💚// CHRONIQUE 10 FATIGUÉE MAIS PAS ABATTUE, UN SEUL OBJECTIF EN TÊTE

Le 6 avril, j’ai couru de Paris à Versailles, le sourire aux lèvres comme une vraie touriste
qui découvre de nouveaux endroits. C’était chouette et c’était un beau moment partagé
mais j’ai eu mal.
Rares sont les fois où j’ai mal au point de sentir que ça fait mal ! J’avais enfilé ma vieille
paire de route avec mes vieilles semelles orthos, comme une bonne novice en course Ă 
pied tout en me disant que pour 20 bornes ça passera. Alors, je te le dis, ce n’est pas
passé !
Quelques jours de repos plus tard, je tente un petit footing avec mon frère. Je sens une
bonne gêne dès les premiers mètres et une douleur au fil des kilomètres. Bien sûr, que je
suis trop têtue pour arrêter tout de suite puis on ne sait jamais pas que ça s’estompe avec
le temps. Je le sentais et je le savais, c’est sans trop de surprise qu’en enlevant ma basket
puis ma chaussette, je découvre une cheville bleue et enflée. Avec ça, vient de
nombreuses questions :

Mon corps ne veut-il vraiment plus que je m’entraine ?
Mais qu’est-ce que j’ai fait pour encore être blessée ?
Comment je peux avoir une entorse alors que je ne me suis pas tordu la cheville ?
Les questions c’est beau mais il fallait des réponses, et la première a été de savoir ce que
j’ai exactement. Alors on est parti pour les rendez-vous médicaux à gogo : radio, écho,
médecin du sport, irm…
Radio ok, écho ok, et bilan du médecin du sport : ce qu’on voit c’est vraiment une tendinite, va pédaler, va nager, cours mais pas trop ni trop vite et dans 1 semaine tu es repartie comme il faut.
Tu te doutes bien que ce n’était pas totalement ça, sinon je ne serai pas là à te raconter une histoire vieille d’il y a quelques mois.
À la fin du rendez-vous, je lui avais demandé si je devais annuler mon irm qui était quelques jours plus tard, il m’avait répondu que non car c’est toujours intéressant à observer.
Je sors quelques jours plus tard du rendez-vous irm, avec d’ailleurs une douleur qui s’est largement estompée, et le sourire aux lèvres, certaine de n’avoir qu’une tendinite. J’ouvre presque avec fierté mon enveloppe et j’y vois noter : FRACTURE DE FATIGUE.
Alors, mon petit corps, tu peux m’expliquer ce que tu as comme problème contre moi et mes idées parce qu’il y a un an c’était le double d’entrainement qu’on faisait, elle vient de quoi au juste ta fatigue ?
Bon ok, j’ai beaucoup pleuré et j’ai annulé des dossards. J’ai laissé de côté des projets qui me tenaient à cœur. Je suis partie quelques jours avec des copains pour faire la reco de la Maxi Race. En partant de chez moi, dans ma petite voiture, la musique à fond (oui je n’arrive pas à écouter de la musique normalement c’est comme dans mes écouteurs en fait), je me suis mise à pleurer et à dire « Tu parles d’une reco, t’emmène ton vélo et tu ne peux même pas courir ! ». Puis finalement, on en a discuté de cette blessure, et moi, en dehors de ces moments d’énervement, j’avais bien réfléchi. Mon corps m’a fait vivre et découvrir tellement de belles choses la saison dernière, ce corps à qui je n’avais rien demandé durant des vingtaines d’années avait été amené en une saison à donner ce que certains donnent dans une vie, alors ok il avait le droit de me faire signe. C’est exactement ça, prendre cette blessure comme un signe et une force. Cette blessure qui va m’amener à m’entrainer autrement, cette blessure qui va me faire découvrir des faiblesses. Alors en retrouvant les copains on a dit : « C’est le moment d’être forte, de borner à vélo, de mettre en place les fondations d’un été de folie ! ». Et aujourd’hui, à chaque entrainement, je fais une promesse à mon corps : « Petit corps, je vais bien m’entrainer, je vais faire plus de vélo, promis je ferai mes séances de renforcement, je me masserai et je ferai des étirements. Aussi, je te promets de t’écouter un peu plus, de penser avant la performance au plaisir alors promets-moi petit corps qu’ensemble on terminera cette CCC, qu’ensemble juste toi et moi on franchira cette ligne d’arrivée. »

Voilà, je crois que j’ai une nouvelle fois perdu le fil de ce texte. Mais du coup, dans cette
blessure je me suis retrouvée. Durant ces longues semaines :

J’ai remis tout en ordre dans ma vie personnelle car j’ai bien compris que pour être bien dans son corps, il faut être bien dans sa tête.
J’ai borné comme jamais à vélo. Je me suis découvert une passion pour les cols et les heures à n’en plus finir sur la selle. Je crois même que j’ai envie de faire un petit projet à vélo l’an prochain. Lis le coup de cœur, tu y trouvera une idée.
J’ai avancé dans ma démarche médicale en me rapprochant des bons médecins, en mettant en place un nouveau protocole de renforcement qui me fait souffrir mais que je suis certaine que j’aimerais un jour.
J’ai encore appris à me connaître car je ne le savais pas mais finalement je suis capable d’une grande patiente surtout pour les choses que j’aime.
Je suis devenue forte, car sache que la rage que je n’ai pas pu donner à chacun des dossards annulés sera bien présente sur la prochaine ligne de départ.
J’ai découvert mon sport différemment encore plus dans le partage et j’ai retrouvé le plaisir de courir pour courir.
Je me suis soignée et j’ai pris le temps de le faire correctement.
Il y a quelques semaines maintenant, j’ai eu le feu vert pour tout reprendre. Alors, je n’épinglerai aucun dossard avant la CCC mais je suis prête maintenant avec beaucoup de sérénité et un nouvel état d’esprit à sillonner durant des heures dans le plaisir, parfois la souffrance mais toujours avec le sourire, les sentiers de nos montagnes alsaciennes en faisant quelques détours par les Alpes cet été.
J’aimerai bien te remercier, toi et Raid2vous, en t’écrivant ces quelques lignes, je me rends compte qu’elles me font du bien. Je suis heureuse de pouvoir constater tout ça, de pouvoir mettre des mots positifs sur un événement que je prenais au départ comme dramatique. Oui, je sais bien qu’il y a plus grave dans la vie. Je suis heureuse de savoir prendre le bon et de laisser le mauvais. En t’écrivant, je comprends que je suis prête à avancer. Et puis j’aimerai maintenant pouvoir t’écrire sur mes aventures de l’été alors fermons doucement et sans trop le brusquer ce chapitre pour aller vers un nouveau rempli de péripéties, de bonheur, de moments en montagne et si la météo le veut bien de soleil.

Cœur de cœur n°10

La montagne, l’aventure et les paysages

1h39 de visio et en raccrochant j’ai eu cette sensation d’avoir encore une fois trouvé quelqu’un qui comprend la soif d’aventure, la passion de la montagne, la recherche de limites.
Léa Germain, est une Vosgienne que j’ai réussi à compter via Instagram. Alors, je ne la connais pas tout à fait par hasard. Léa est la sœur de Lucille Germain, athlète au sein du team Sidas Matryx. C’est en suivant Lucille sur les réseaux sociaux que je découvre qu’elle a une sœur qui vit dans les Vosges, pas très loin de chez moi. D’ailleurs, quand Lucille est venue, en 2022, en Alsace, courir « Les Foulées du Souvenir », j’avais échangé quelques mots avec elle et elle me disait que sa sœur avait déjà couru la Saintélyon. L’an dernier dans une de ses stories, elle partageait l’exploit de Léa sur la TDS. J’ai alors commencé à suivre Léa sur les réseaux et ce petit bout de femme n’est pas sans surprise. Je vais essayer de te retranscrire notre échange pendant lequel il a été difficile de ne pas
s’éparpiller. Léa court depuis presque toujours. Plus jeune, elle a pratiqué le biathlon plus et était en
section sport étude ski de fond, le trail et la course à pied faisaient donc partie intégrante
de son entrainement durant l’été.
Plus tard, Ă  la suite de ses Ă©tudes, elle arrĂŞte un peu le sport pour partir au PĂ©rou.
Lorsqu’elle revient en France, elle s’installe à Serre Chevalier et découvre alors le trail
plus dans sa profondeur. C’est à ce moment qu’elle s’y met vraiment et se fixe de plus
gros objectifs en trail. Elle comprend qu’elle aime la vraie montagne, celle avec beaucoup de cailloux et de beaux parcours techniques, elle est à la rechercher d’aventure et de beaux paysages. Elle participera alors à la Saintléyon (pas pour les paysages mais ça passe pour l’aventure quand même), à la traversée nord de l’Échappée Belle (ce n’est pas l’intégrale mais la moitié, 80km dans les cailloux quand même) et à la TDS en 2023. Elle devait prendre le départ de la Pierra Menta Été avec son compagnon mais une petite blessure l’en empêche et comme elle rêve d’une TDS sous le soleil, elle
préfère se préserver pour août.
Léa me fait part pour son amour de la montagne. Tu sais, celui qui te permet de te ressourcer, de te couper du monde, de faire de belles rencontres. Alors, parfois elle part faire des projets off comme le Tour du Beaufortain en deux jours. Et cette partie de notre échange a été un peu plus longue en réalité. Nous avons pu échanger sur les rencontres que nous faisions durant ces projets ou nos treks. Nous y croisons des personnes passionnées remplies d’histoire et d’expérience à partager que nous pourrions écouter durant des heures. Nous disions également que ce sont souvent des personnes très humbles de leurs expériences en montagne et que cela rend les choses encore plus belles.

Voilà pour la petite introduction. Mais en fait, si j’ai contacté Léa, c’est parce que j’ai vu
qu’il y a quelques semaines, elle est partie plusieurs jours seule à vélo. J’avais envie qu’elle me partage cette expérience pour que je puisse te la raconter, te donner envie, te rassurer et peut-être que toi aussi, même moi en fait, tu oses te lancer.
Léa a eu envie de se lancer dans ce projet car elle aime se lancer des défis. Elle a plusieurs copines qui font cela et ça lui donnait envie d’essayer à son tour.
Son road-trip Ă©tait rempli de petites anecdotes qui ont rendu le projet important :
Partir seule à l’aventure pour être face à soi-même et toujours se découvrir,
apprendre à se connaître comme lorsqu’elle a voyagé seule après le Pérou.

Partir seule à l’aventure pour être face à soi-même et toujours se découvrir,
apprendre à se connaître comme lorsqu’elle a voyagé seule après le Pérou.
Partir le week-end de son anniversaire pour « marquer le coup » et fêter son
anniversaire de façon originale (les copains qui lisent ça, sachez que ça me donne
des idées quand même).
Partir de la maison pour voyager proche de chez elle car on ne connaît jamais assez les régions qui nous entourent.

Il était important pour Léa de partir de la maison. D’abord pour une question d’organisation et d’appréhension. Partir de chez soi, ça veut dire ne pas aller trop loin non plus. Il était toujours possible qu’en cas de gros pépin, quelqu’un vienne la récupérer en voiture. Parce que même si on s’y connait un petit peu en vélo, on n’est pas des gros mécanos non plus alors il était rassurant pour elle de savoir que la maison n’était pas si loin que ça.
C’est en cherchant sur des blogs de voyages que Léa trouve les incontournables et
découvre les merveilles à côté de la maison comme les Chutes du Rhin. Elle me disait
que c’étaient vraiment les Chutes du Niagara française, et la façon dont elle en a parlé, donnait vraiment envie d’y aller. En ayant repérée les grands points de passage, elle a ensuite tracé son itinéraire par l’application KOMOOT qui te fera passer par les routes fréquentables à vélo (ou presque…) mais peu fréquentées parles voitures et autres usées de la route.
Justement, quand je dis presque, c’est parce que Léa a eu quelques petites surprises. Des grosses pentes, elle se demandait bien si elle allait réussir à les grimper avec son petit vélo et tout son matériel. Alors, au fur et à mesure du parcours et des jours, elle prenait de plus en plus le temps la veille au soir par peaufiner son chemin du lendemain, vérifier les routes et les pourcentages.
5 jours – 610km – La Bresse / Neuf-Brisach / Zurich / Briance / Bienne
C’étaient les gros points de passage prévus. Afin d’être le plus libre possible, elle avait choisi de faire les stops dans des villes et cela lui laissait alors la possibilité de ne pas réserver toutes les nuits à l’avance. En partant, elle avait le logement pour les deux premières nuits puis elle avisera. Elle trouve finalement très facilement des hôtels. Sauf la première nuit qu’elle passe dans une petite cabane dans un camping. Mais, les hôtels c’est quand même bien sympa après des bornes à vélo, un peu de confort et de luxe ça ne fait pas de mal. Ce sont des vacances tout de même !
La météo a joué quelques tours lors de son voyage. Au départ, Léa souhaitait faire ce parcours en passant par les montagnes et en gravissant quelques cols. Finalement, le ciel étant très bouché, il ne servait à rien de prendre de l’altitude pour être dans le brouillard, elle est alors restée en bas. Elle disait qu’elle était plutôt satisfaite de cela car elle a vu des jolies petites villes typiques et roulé au bord de beaux lacs suisses.
Au niveau du matériel, elle avait testé un peu ses sacoches et rien à dire les concernant.
Par contre, si c’était à refaire, elle utiliserait son GPS un peu plus souvent avant de partir car n’ayant pas l’habitude de suivre un tracé et se perdant de temps en temps dans le paysage et ses pensées, elle a parfois loupé la route. Vous me direz moi ça m’arrive même en voiture alors bon.
Le fait de louper des routes peut tout de même être embêtant. Elle me racontait qu’un jour cela lui avait tout de même ajouté 20 km. Alors, comme ça à vélo ce n’est pas grand-chose mais après 150 km ça devient un petit morceau. Finalement, avec du recul et après s’être demandé des milliards que fois « mais pourquoi je fais ça ? qu’est-ce que je fous là ? », c’était une belle expérience. Oui, elle parle de se perdre. C’est un moment, où elle a découvert qu’elle savait gérer ce genre de situation dans le calme, se focaliser sur les choses importantes (boire, manger, rester concentrée) et penser positif même dans la difficulté.
Et un dernier petit point qui pourra te rassurer si tu as envie de te lancer : tout au long du
trajet, Léa avait activé le LiveTrack sur son GPS ou sa montre Garmin ce qui permettaient
à ses proches de la suivre même de loin. Puis, ses proches connaissaient son itinéraire.
Pour terminer notre échange, Léa m’a conseillé d’aller faire un tour en vélo en Suisse car
là-bas tout est vraiment adapté. Elle y a passé un super moment et je te promets qu’elle
avait l’air heureuse de ses 5 jours, elle m’a même donné envie de partir à l’aventure.
Je sais qu’il y a quelque temps maintenant que je n’avais pas écrit alors j’espère que le
résultat a été à la hauteur de l’attente. Puis je voulais également te dire, comme le monde
est petit, tu pourras nous retrouver LĂ©a et moi le 27 juillet Ă  La Bresse. En effet, LĂ©a
travaille au Intersport de La Bresse qui est partenaire avec la marque Dynafit. Elle
organise une sortie testing de la nouvelle gamme de chaussures Dynafit le 27 juillet,
comme j’ai envie de la rencontrer, que j’aime beaucoup les Vosges, le trail et Dynafit tu
pourras me retrouver à ce petit événement.

Article Tiffany Prinz.

Ă€ VOS AGENDAS

Et si tu es prête inscris toi sur le prochain Trail féminin en duo pour vivre une aventure juste WooA : Trail de la Tour Dimanche 15 septembre 2024
Inscriptions 👉https://www.helloasso.com/associations/raid2vous/evenements/raid-multisport-des-chateaux-100-feminin-en-duo

Tiffany te donne également rendez-vous le 11 Août pour tester la chaussure Dynafit et découvrir le parcours du Trail de la Tour.
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🎥 Cliquez pour revisionner le Teaser de l’édition 3 du Trail de la Tour ❤
https://www.youtube.com/watch?v=lJcXttC5Y8U&feature=youtu.be