La routine, le dĂ©but de l’hiver et la nuit

Aujourd’hui, je n’ai pas grand-chose à te dire sur moi. Depuis la CCC, j’ai pris du temps,
j’ai repris tranquillement, j’ai rĂ©flĂ©chi vers oĂč aller et je crois que simplement en cette fin
d’annĂ©e je construis des fondations pour la saison Ă  venir. Je me laisse porter, je me
cherche un peu sur le bitume, j’essaie de travailler mes points faibles, je continue à
sourire et tout ce que je souhaite, c’est y aller toujours et encore avec beaucoup de plaisir.
En revanche, j’aimerais te parler de quelque chose qui me tourmente vraiment depuis
quelques jours, plus particuliĂšrement, et qui revient tous les ans.
Chaque annĂ©e, Ă  cette mĂȘme pĂ©riode, avec le changement d’heure, le froid, la grisaille et
la nuit, je me demande comment je vais faire pour continuer Ă  m’entrainer. Je rĂ©flĂ©chis
alors Ă  comment j’ai fait l’annĂ©e d’avant, mais je dois souffrir de fortes amnĂ©sies car
j’oublie la rĂ©ponse Ă  chaque fois. Au moment oĂč je me rends compte de cela, je me dis
qu’il y a deux solutions car en gĂ©nĂ©ral dans le sport j’ai une amnĂ©sie parce que :
– J’ai continuĂ© comme si de rien n’était, tout s’est bien passĂ© et j’ai donc oubliĂ© car
c’était quelque chose de banal.
– C’était tellement galĂšre, j’ai eu peur, c’était angoissant que mon cerveau prĂ©fĂšre
oublier pour que je continue Ă  aimer ce que je fais.
Et je ne sais pas trop laquelle de ces deux propositions est juste, sûrement les deux en
fait.
Alors, je crois qu’il n’y a pas trop de rĂ©ponses Ă  tout ça, qu’il n’y a pas vraiment d’astuces,
de façon de faire exacte. Mais une chose est sûre, moi je ne compte pas laisser la nuit
m’arrĂȘter. C’est simple, j’ai peur. Je ne sais pas vraiment de quoi j’ai peur, de la nuit, des
animaux, des humains ? Peut-ĂȘtre que je n’ai pas vraiment, mais que la peur de mes
proches me fait peur, que ce que j’entends me fait peur, que ce que la sociĂ©tĂ© nous
transmet m’effraie.
Pour passer ce cap, je commence par me dire que ça fait maintenant quelques années
que je cours, que je n’ai jamais arrĂȘtĂ© de courir en hiver Ă  cause de la nuit et qu’il ne m’est
jamais rien arrivĂ©, alors je vais continuer. AprĂšs, je pense qu’il faut apprivoiser sa peur, la
dompter, alors pour aller dans l’inconfort tout en me sentant en sĂ©curitĂ©, j’y vais step by
step. En effet, au début, je vais plutÎt rester en ville, proche des habitations, sur des pistes
cyclables et petit à petit quand je me sens de plus en plus à l’aise, alors je vais vers des
terrains et des endroits plus sombres qui peuvent paraßtre moins sécuritaires comme les
vignes ou la forĂȘt. Aussi, je le fais dĂ©jĂ  de jour mais encore plus la nuit, j’évite de faire le
mĂȘme tour, j’essaie de parfois ĂȘtre accompagnĂ©e, je dis Ă  mes proches que je pars courir
et dans quel secteur je vais. (Si tu as une mùre comme la mienne, n’oublie pas de la
prĂ©venir quand tu es rentrĂ©e, Ă  dĂ©faut le GIGN pourrait vite ĂȘtre en train de te rechercher.
Je rigole maman, je t’aime !) Puis soyons honnĂȘte, quand je pars 8h, toute seule, le
dimanche, il peut m’arriver autant de choses que 1h dans la nuit non ? En tout cas, je me
dis ça aussi pour me rassurer.
À cela, je peux ajouter que lorsque je cours seule de nuit, j’écoute un podcast, je me sens
un peu moins seule. Quitte Ă  passer pour une tarĂ©e, sache que parfois je rĂ©ponds mĂȘme
Ă  la personne du podcast, vraiment ne me juge pas, ça m’aide. 
Mon podcast prĂ©fĂ©rĂ©, c’est celui de Course Épique, Guillaume a une voix si douce et apaisante que j’ai moins de
courir la nuit quand j’entends sa voix. Mais rien d’étonnant quand tu connais la
bienveillance du personnage. Parfois aussi, quand je vais en forĂȘt et que j’ai trĂšs peur, je
mets plutÎt de la musique et alors je mets ma musique à fond, mais je crois que ça, ce
n’est vraiment pas un bon conseil. Puis, comme tu sais maintenant que je suis une grande
tarée, sache que je mets la musique à fond en me disant que je préfÚre ne pas savoir si
quelqu’un me poursuit ou qu’au moins je ne saurai pas si quelqu’un me tue par l’arriùre.
Bon, quand je me dis ça, ça ne me rassure pas beaucoup. Aussi, en forĂȘt, j’évite de
regarder sur les cÎtés, mais sache que voir des yeux dans la nuit ça fait courir trÚs vite
donc si tu as une sĂ©ance de fractionnĂ©, de seuil ou de tempo, vas-y fonce ! Et quand j’ai
trĂšs peur, et ça, ça m’est dĂ©jĂ  arrivĂ© en plein dimanche journĂ©e quand j’étais perdue, bien
je fais exactement la mĂȘme chose que lorsque je ne sais pas si je peux mettre mon
chemisier blanc avec mon pantalon kaki dans la mĂȘme machine Ă  laver, j’appelle ma
mùre. Tu auras compris qu’elle a bien plus peur que moi et que ce n’est parfois pas
rassurant, mais au moins on parle, on se perd dans notre conversation et me voilà arrivée
saine et sauve Ă  ma voiture.
Voilà, tu l’auras compris, je suis un peu une flipette mais j’aime beaucoup trop la nuit,
j’aime beaucoup trop le trail, je rĂȘve beaucoup trop de retourner un jour Ă  la SaintĂ©lyon
alors je ferme les yeux (toute façon on ne voit rien la nuit) et j’y vais.
J’ai traitĂ© ce sujet ici avec un peu d’humour, au fond de moi, j’ai peur, j’apprĂ©hende, mais
je sais que j’irai et que plus l’hiver avancera, plus je m’habituerai et moins j’aurai peur. Il
suffit de se lancer. Mais, je me suis dit que c’était intĂ©ressant d’avoir vos avis, vos
ressentis, vos retours d’expĂ©rience, vos tĂ©moignages, vos conseils sur le sujet. En fait, on
fonctionne toutes différemment, mais en général on a toutes une petite peur de ce
moment oĂč on va devoir courir de nuit. GrĂące aux rĂ©seaux sociaux, j’ai pu recueillir plein
de vos tĂ©moignages qui, j’en suis sĂ»re, serviront Ă  plus de l’une d’entre nous. Je vais te
faire ici un petit rĂ©cap de ce que j’ai pu lire, mais avant je tenais Ă  toutes vous remercier
pour votre spontanéité.
« Je prépare du long mais je travaille assez tard, et donc je suis obligée de courir le soir de
nuit dehors. C’est vrai que perso, je n’ai pas peur, je ne sais pas si je devrais avec tout ce
qu’on entend
 Mais un chien ça aide à fond, le mien ne laissera jamais quelqu’un me
faire du mal. » Astuce de BĂ©nĂ©dicte : achĂšte un chien. Mais fais attention, car en gĂ©nĂ©ral
le chien c’est pour plus longtemps qu’un hiver. Et surtout choisis bien ton chien car le
mien quand il n’y a plus de lampadaire allumĂ©, il opĂšre un demi-tour. Mais elle a raison,
avoir un chien avec qui courir, c’est rassurant !
« C’est plutĂŽt cool de courir de nuit, c’est plus calme, et tout de suite plus technique sur
les sentiers. Je cours souvent seule la nuit, surtout en forĂȘt et de temps en temps sur la
piste cyclable. C’est certain qu’on a de gros risques de rencontrer des animaux. Si je peux
donner des conseils : ne mets pas la musique trop fort si tu as des Ă©couteurs, garde ton
tĂ©lĂ©phone d’accĂšs rapidement, et si tu peux avoir quelque chose qui fait de la lumiĂšre
rĂ©flĂ©chissante c’est pas mal. » Concernant la musique, Ă©coute Katia car, Ă  mon avis, elle
est bien plus raisonnable que moi. Elle a raison, courir de nuit en forĂȘt c’est un kiffe
Ă©norme et tes sensations sont dĂ©cuplĂ©es. Vraiment, une fois que ta peur s’est envolĂ©e,
c’est quelque chose d’assez agrĂ©able et libĂ©rateur Ă  vivre.

« Je cours en club donc pas de problĂšme particulier en gĂ©nĂ©ral. Mais quand je fais une
sortie solo, je reste lĂ  oĂč c’est Ă©clairĂ© et oĂč je sais qu’il y a des gens qui passent. Je ne sais
pas si c’est de la peur ou de la prudence. On entend tellement de faits divers donc j’évite
d’ĂȘtre seule pour ne pas faire de mauvaises rencontres humaines. » Camille a raison,
trouver un groupe ou un club permet de sortir peu importe l’heure et la mĂ©tĂ©o, car on sait
qu’on ne sera pas seule.
« Pour ma part, j’essaie de ne pas courir de nuit. » Alors, c’est vrai, comme EloĂŻse, les jours
oĂč je le peux, je vais aller courir la journĂ©e et cela mĂȘme si c’est au milieu de l’aprĂšs-midi.

« Je n’irai jamais seule de nuit dans la forĂȘt alors je me rabats sur la promenade piĂ©ton-
vĂ©lo en pleine ville et mĂȘme lĂ  je ne suis pas 100% sereine. » Je pense qu’en effet, quand on n’est pas sereine pour ĂȘtre rassurĂ©e, il est bon d’aller dans des lieux oĂč l’on se sent
plus en sĂ©curitĂ© avec de l’éclairage et de la frĂ©quentation.
« Je suis une flipette donc en hiver je ne cours quasiment plus, à part le dimanche matin. »
C’est vrai que tu peux aussi dĂ©cider de faire une coupure, de ne courir de jour que quand
tu en as la possibilité et pratiquer un autre sport ou aller à la salle.
« Les sĂ©ances de cĂŽtes la nuit, quel enfer. Au bout d’un moment, y a toujours un mec qui
a remarquĂ© que tu fais 10 fois le mĂȘme chemin et que tu croises plusieurs fois comme
par hasard. Alors, soit je cours plus vite, soit je rentre chez moi. » J’avoue ne pas avoir trop
de réponses à ça, en effet pendant les séances de cÎtes, quand tu te tapes 15 fois le
mĂȘme aller-retour, c’est un peu flippant de croiser la mĂȘme personne plusieurs fois alors
soit ça va et tu arrives à faire abstraction soit tu n’es pas à l’aise, pas sereine et tu sens
l’insĂ©curitĂ© et je crois qu’à ce moment je rentrerai moi aussi.
« Impossible de partir seule de nuit, je me suis fait suivre une fois et depuis pas Ă  l’aise et
impossible de me dĂ©tendre ou de dĂ©connecter comme d’habitude
 Alors, je ne pars
jamais sans quelqu’un ou alors je reste dans le village et je mets le suivi pour que mon
copain puisse me suivre. » Courir doit rester un plaisir, doit permettre comme toujours de
t’apporter de la dĂ©connexion, de te dĂ©fouler, alors c’est important d’y aller sans stresser.
C’est malheureux de se dire que pour certaines, il faut forcĂ©ment ĂȘtre accompagnĂ©, dans
les pĂ©riodes nocturnes, surtout en cette saison oĂč souvent avec nos emplois du temps
de la vie quotidienne, les sĂ©ances de nuit sont inĂ©vitables si l’on veut continuer Ă 
pratiquer la course en extĂ©rieur. Cependant, il est vrai qu’utiliser le suivi grĂące Ă  notre
montre ou notre tĂ©lĂ©phone permet Ă  nos proches de nous suivre en live. Cela peut ĂȘtre
rassurant et peut nous permettre d’y aller seule.
« Avant j’avais peur, et il y a 2 ans j’ai dĂ©cidĂ© que je n’avais plus peur et qu’il n’y avait pas
plus de gens bizarres la nuit que la journĂ©e. C’est mĂȘme le contraire, je pense. Le peu de
fois oĂč on m’a un peu embĂȘtĂ©, c’était la journĂ©e en tout cas. Depuis que j’ai dĂ©cidĂ© que
cette peur Ă©tait une construction de mon esprit, je n’ai plus peur. J’intellectualise un peu
le truc, mais c’est comme ça que j’ai fonctionnĂ©. Je comprends que l’on ait peur la nuit,
c’est intimidant. C’est comme si on Ă©tait quelque part oĂč l’on n’est pas censĂ© ĂȘtre. Mais il
faut se rĂ©habituer, peut-ĂȘtre commencer par la ville, lĂ  oĂč il y a de la lumiĂšre et oĂč le terrain est stable, et puis progressivement la forĂȘt. C’est comme ça que je fais pour
apprivoiser et ne pas avoir peur. » Je crois qu’Elsa et moi pensons un peu la mĂȘme chose.
Craindre de courir la nuit, c’est quelque chose de normal mais nous avons peur de quoi
au juste ? Que peut-il nous arriver de plus que la journĂ©e ? Y a-t-il vraiment beaucoup de
personnes qui sont aussi siphonnées que nous pour aller courir le soir en hiver dans le
froid, parfois sous la pluie et dans la nuit ? Personnellement, je ne pense pas car tu ne
croises déjà pas grand monde la journée sous la pluie. Puis, les gens, que tu croiseras,
seront pour la plupart des passionnĂ©s comme toi qui ont besoin de s’entrainer aprĂšs leur
journĂ©e de travail. Alors, ça peut ĂȘtre pas mal d’essayer de dĂ©construire sa peur et d’y
aller petit Ă  petit pour apprivoiser la nuit.
« Je cours rarement seule, mon mari et ma fille m’accompagnent la plupart du temps.
Mais il m’arrive de courir seule pour aller Ă  la salle de sport, par exemple. Comme j’ai peur,
je ne cours jamais sans mon sac d’hydratation avec sifflet, couverture de survie, mon
couteau suisse et une bombe au poivre. Je cours plutĂŽt sur la route la nuit et en montagne
le week-end en journĂ©e. Je me sens tout de mĂȘme en insĂ©curitĂ©. Mais, pour me forcer Ă 
maintenir l’entrainement, je m’inscris à une course ou un trail au moins une fois par mois.
Aussi, lorsque je suis seule, mon mari suit mon tracé en direct via garmin. »
PremiĂšrement, je te conseille de ne pas aller embĂȘter Anais car je suppose qu’elle sait
utiliser son couteau et sa bombe de poivre. Mais ce n’est pas une mauvaise idĂ©e,
notamment si ça te permet de te sentir plus en sécurité. Mais, elle a raison, garder des
objectifs ça force à aller s’entrainer. S’entrainer pour une course c’est normal, alors tu y
vas et tu te poses moins de questions. Il y a 2 ans j’ai prĂ©parĂ© la SaintĂ©lyon, il me paraissait
Ă©vident d’aller m’entrainer la nuit et parfois j’attendais mĂȘme la nuit le week-end.
Puis vraiment, sois rassurĂ©e, tu n’es pas seule Ă  avoir peur, parfois je me dis que j’ai peur
car je ne vis pas dans une grande ville trÚs fréquentée, car je suis éloignée de tout et plus
dans la campagne mais non, puisque tu peux lire juste ici, le témoignage de Marie qui est
parisienne : « Je cours trÚs tÎt le matin, genre vers 5h30, autour de chez moi, donc terrain
et lieu que je connais. En gĂ©nĂ©ral, je ne croise pas grand monde
 Et sinon c’est le soir, et
dans ce cas, je vais soit en piste pour les fractionnés, soit à Montmartre pour le dénivelé
et lĂ  il y a du monde et de la lumiĂšre. J’avoue que les sorties conditions trail avec dĂ©nivelĂ©
et forĂȘt, du coup, je fais ça dans le week-end. Et lĂ , j’y vais pour 7h avec ma frontale, puis
le jour se lĂšve. Je n’ai pas de vraie grande forĂȘt Ă  proximitĂ© et si j’y vais, je m’arrange pour
ne pas ĂȘtre seule. » Je vais finir avec un peu d’humour, mais quand tu as vraiment peur,
que tu rñles parce qu’il fait nuit, pense à Marie, chez elle il fait nuit et en plus elle ne peut
quasiment jamais faire de trail. Je blague bien sûr, je faisais bien moins la maline quand
cette mĂȘme Marie m’a tirĂ© sur les derniers mĂštres de ma CCC avortĂ©e et je rigolerai
beaucoup moins sur leur bitume parisien le 15 décembre.
Il n’y a pas de solution miracle, mais j’espĂšre que ce petit Ă©crit t’aura permis de te sentir
moins seule. Enfin mĂȘme moins SEUL, car mes copains garçons ont peur eux aussi, et ça
je trouve que c’est rassurant ! J’espĂšre aussi que ça t’aura, peut-ĂȘtre, donnĂ© quelques
idées, quelques pistes pour que toi aussi tu oses te lancer, tu oses continuer tes
entrainements et peut-ĂȘtre affronter ta peur.
Aussi, j’ai Ă©coutĂ© rĂ©cemment grĂące Ă  une copine un hors-sĂ©rie sur le harcĂšlement de
rue dans le podcast Dans la tĂȘte d’un coureur, c’est plutĂŽt intĂ©ressant alors n’hĂ©site pas
si le sujet t’intĂ©resse.

Mon coup de cƓur n°13
Un petit bout de femme

Alors, on peut dire que le coup de cƓur commence par mon admiration et ma
stupĂ©faction devant la performance de GrĂ©gory Basilico au championnat du monde de
Spartan Race. 2Ăšme fois champion du monde, toujours aussi humble et avec un grand
sourire. J’admire ce travail de l’ombre, cette façon de ne jamais se vanter de ce qu’il sait
faire.
Mais, un proverbe dit : « DerriĂšre chaque grand homme se cache une femme. ». J’ai
rencontrĂ© celle qui partage la vie de GrĂ©gory. Elle est d’aprĂšs moi tout aussi grande que
lui, d’ailleurs.
Je ne connais pas beaucoup Greg et CharlĂšne mais, les peu de fois oĂč j’ai pu Ă©changer
avec eux ont toujours été des moments agréables de partage autour du sport et dans la
bienveillance. Nous avons toujours un mot sympa pour encourager l’autre et je crois bien
qu’au fond, nous savons ce que nous donnons chacun de notre quotidien pour vivre à
fond nos passions, c’est peut-ĂȘtre pour ça que l’on se soutient !
CharlĂšne, c’est un sacrĂ© petit bout de femme tout de mĂȘme, c’est celle qui court pour le
plaisir, le sourire aux lĂšvres toujours surprise d’arrivĂ©e premiĂšre alors que ça saute aux
yeux de tout le monde dĂ©jĂ  dans le sas de dĂ©part. Elle a aujourd’hui dĂ©jĂ  un joli petit
palmarĂšs Ă  son actif et je vous le dis, elle n’est pas prĂȘte d’arrĂȘter de s’envoler sur les
sentiers.
Je vais la laisser te raconter un peu son histoire, et son parcours car elle a accepté de
répondre à quelques-unes de mes questions.
– Pourrais-tu te prĂ©senter rapidement en dehors de ta pratique sportive ?
Hello, moi c’est CharlĂšne, 28 ans et rĂ©sidente Ă  Saverne. Je suis originaire de Dossenheim
sur Zinsel, village que j’apprĂ©cie beaucoup et connu pour ses nombreux sportifs et
Ă©vĂ©nements de tout type. Je suis opticienne Ă  Strasbourg. Traileuse depuis peu, j’aime
beaucoup le sport en général (course à pied, rando, natation, vélo, stretching, ski 
). En
dehors du sport, j’aime passer du temps avec ma famille, mes copines, aller au resto,
aller au spa, lire, découvrir de nouveaux endroits, faire des musées
 et surtout passer du
temps autre que de la course Ă  pied avec mon copain, Gregory Basilico, qui fait encore
bien plus de sport que moi !! On s’oblige Ă  faire plein d’activitĂ©s diverses pour ne pas se
lasser de cette routine d’entraünement !
– Quelle est ton histoire avec le sport ?

Depuis toute petite, j’ai pratiquĂ© de nombreuses activitĂ©s sportives telles que la danse, la
natation, l’escalade, le ski 

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui nous ont toujours emmenĂ©s, ma sƓur et moi,
faire beaucoup de sports trÚs variés et de passer beaucoup de temps en extérieur ! Je fais
de la rando et du ski depuis mes 3 ans. Par la suite, Ă  partir de nos 10 ans, on faisait de
l’alpinisme tous les Ă©tĂ©s dans les vallĂ©es de Chamonix et Zermatt principalement ! J’ai fait
mon premier 4000 à l’ñge de 14 ans.
Ces moments Ă  4 en famille, pendant 2 jours coupĂ©s du monde, Ă  voir les bouquetins,
dormir en refuge, marcher sur le glacier pendant des heures, admirer le lever du soleil et
fiers d’avoir rĂ©ussi une belle aventure en famille. Cela fait partie de mes plus beaux
moments de vie ! Ces moments ont trĂšs certainement contribuĂ© Ă  ĂȘtre la famille unie que
nous sommes toujours !
Depuis toute petite, j’ai toujours passĂ© tout mon temps dehors, loin des Ă©crans, et
aujourd’hui encore j’essaie de me limiter au maximum !!
Mon amour pour la nature, les grands espaces, les sports extérieurs, je le dois clairement
Ă  mon Ă©ducation !
J’ai commencĂ© Ă  courir vers 13 ans dans mon lotissement. Quelques km tous les jours,
puis quelques mois plus tard je me suis inscrite Ă  ma premiĂšre course Ă  Saverne. Ă€ mon
grand Ă©tonnement, j’ai terminĂ© 2Ăšme et Ă  partir de lĂ , Alfred Weber (le papa de Nicolas
Weber) m’a emmenĂ© tous les mardi et jeudi Ă  l’entraĂźnement sur Saverne (que je remercie
encore aujourd’hui).
Le week-end c’était footing avec mes parents et parfois compĂ©tition. Je faisais un peu de
tout (piste, cross, route) mais je n’étais pas « forte » dans une discipline plus qu’une autre.
Je voyais les copines, je passais des bons moments, c’était cool !
Pendant mes Ă©tudes Ă  Strasbourg puis Paris, j’avais arrĂȘtĂ© l’athlĂ©tisme pendant plusieurs
années. Je faisais quelques footings de temps en temps, plutÎt pour me donner bonne
conscience et ne pas trop grossir mdr. Je voulais vivre ma vie d’étudiante Ă  100%, je l’ai
fait, j’ai vĂ©cu les plus belles annĂ©es de ma vie et je ne le regrette absolument pas !!
Quelques mois avant le confinement, j’avais dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Annecy. J’y ai vĂ©cu pendant 2
ans et demi et c’est Ă  ce moment que j’ai recommencĂ© Ă  faire de nombreuses
randonnĂ©es. J’y ai dĂ©couvert le trail et le vĂ©lo de route. Dans la rĂ©gion, tout le monde
pratique du sport outdoor, le cadre est parfait pour cela !
À mon retour en Alsace, il y a maintenant plus de 2 ans et demi, j’ai continuĂ© Ă  courir pour
moi. Emmanuel Allenbach m’a motivĂ© Ă  reprendre les sĂ©ances et c’est en Ă©tĂ© 2022 que
j’ai fait mon premier trail en Alsace. J’y ai rencontrĂ© mon prĂ©sident du club Actuel Julien
Martinez (Les trailers de la Rose) qui m’a motivĂ© Ă  rejoindre le groupe. Club que j’aime
beaucoup pour sa convivialité et moins son esprit compétition !
Depuis ce moment-lĂ , j’ai eu la chance de beaucoup progresser et cela motive forcĂ©ment
à se lancer toujours de nouveaux défis !!
– Pourquoi cours-tu ? Qu’est-ce que la course Ă  pied t’apporte ?
Je cours parce que j’aime ça tout simplement !! J’aime ĂȘtre dehors, me vider la tĂȘte !! Je
vois le trail comme un moment de découverte de soi et de nouveaux paysages !
C’est aussi et surtout des moments de partage et de rencontre avec d’autres !!

Le dimanche avec mon copain, on fait trĂšs souvent de longues sorties trail ensemble et
cela est vraiment plaisant de pouvoir partager cela !
On dit souvent de moi que je suis une vraie pile qui ne tient pas en place, donc cela me
permet aussi de me canaliser et d’ĂȘtre un peu plus dĂ©tendue.
– Quel est ton Ă©tat d’esprit avant une course ?
Je suis impatiente !! J’aime arriver assez tît avant une course, je crois que c’est le seul
moment oĂč je suis ponctuelle.
Je sais que je ne parle pas trop lors de l’échauffement, j’aime me mettre dans ma « bulle »
et me concentrer.
Cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas accrochĂ© de dossard et cela commence Ă  me
manquer !!!
– Quelle course as-tu prĂ©fĂ©rĂ©e jusqu’à aujourd’hui ? Pourquoi ?
Chaque course est diHĂ©rente, chacune d’entre elles t’apporte quelque chose, chacune a
une atmosphùre si singuliùre qu’il est diHicile de faire un choix.

Dans mon top trois, je dirai le championnat de France de trail court 2024 Ă  Buis-les-
Baronnies. C’était un super week-end avec les copains du club et j’en garde un merveilleux souvenir tant sur le plan humain que sportif ! C’était un parcours comme je
les aime (assez court, technique mais pas trop !). À l’arrivĂ©e, je suis tombĂ©e au sol et
j’étais fiĂšre. FiĂšre de me dire, lĂ  tu as tout donnĂ©, tu n’aurais pas pu faire mieux !
L’annĂ©e d’avant, j’avais fait 44Ăšme femme au mĂȘme championnat et cette annĂ©e je fais 8 !
Je me suis dit wahou !! Avec le travail et la rĂ©gularitĂ© dans l’entraĂźnement, on peut rĂ©ussir
de belles choses !
Dans mes top courses, il y a aussi l’UTMB Verbier ! Pour ses paysages, les Alpes suisses,
impossible de s’en lasser !
J’avais la chance d’avoir mes parents, ma sƓur et son copain avec moi et je suis super
reconnaissante du soutien que j’ai de leur part !! Je leur dois beaucoup !!
Mais surtout, ce jour-lĂ , on monte tous les deux sur la seconde marche du podium avec
Greg !!Partager la mĂȘme place, sur le mĂȘme podium avec son copain, c’est un beau
moment de partage !
Pour la derniĂšre, je dirai le KilomĂštre Vertical de Chamonix car j’adore ce genre de format,
trĂšs court, trĂšs intense, avec que de la montĂ©e !! Je suis moins Ă  l’aise en descente donc
c’est le type d’eHort qui me convient le mieux ! Faire un podium dans ma ville de cƓur,
c’est encore plus plaisant !!
– Comment t’entraines-tu ?
Je cours en moyenne 4 Ă  5 fois par semaine. Avec Greg, on fait mes plans ensemble, il
n’aime pas dire entraĂźneur mais plutĂŽt « conseiller ». Il me connaĂźt par cƓur et sait
adapter mon plan en fonction de la forme du moment. Il sait qu’avec ma montre, on n’est
pas trùs copines, donc il ne me donne jamais d’allure ! Je cours toujours à la sensation et
c’est ce qui me plaüt !! Clairement, j’ai la chance de l’avoir au quotidien et je sais qu’il en
est pour beaucoup dans ma progression !

Je m’adapte en fonction de mon travail.
Une semaine sur deux je travaille de 9h à 18h, donc je m’entraüne le soir aprùs 19h.
Et l’autre semaine, je travaille de 10h à 19h donc je m’entraüne le matin à 6h30.
Les jours de travail, je fais des footings et des sĂ©ances. Je m’oblige Ă  faire de la piste pour
progresser mais je prends beaucoup moins de plaisir que sur des sĂ©ances de cĂŽtes ou de
seuil en terrain vallonnĂ© ! RĂ©guliĂšrement, je fais du stretching et du renfo !! Avant je ne
faisais jamais d’étirements et maintenant c’est devenu une routine ! Tout comme le fait
d’aller une fois par semaine Ă  la salle (mĂȘme si cela ne se voit pas) pour travailler le haut
du corps. Ce sont de petits détails qui font la différence, notamment pour le poids du sac
de trail, cela est bénéfique pour ma part !
Mes jours de repos, ou le dimanche, je fais de plus longues séances ou des sorties trail
avec mon copain. J’en profite pour m’entraüner à mieux m’hydrater et m’alimenter.
Tout au long de l’annĂ©e, j’essaie de pratiquer de la natation, du vĂ©lo en saison et de la
rando pour Ă©viter les blessures et ne pas me lasser de la course Ă  pied !
– As-tu une phrase que tu aimes te rĂ©pĂ©ter dans les moments diHiciles ?
En course, je ne pense pas forcément à une phrase en particulier mais plutÎt à tous ces
matins Ă  6h30 oĂč je m’entraĂźne seule, dans le froid, la pluie, le vent et que je fais des
séances ahah
Les rĂ©veils sont parfois violents mais ce sont dans ces moments-lĂ  que l’on progresse
aussi mentalement et que l’on accepte plus facilement les moments plus diHiciles en
course.
– Quel message voudrais-tu faire passer aux personnes qui te liront ici ?
PLAISIR, je pense qu’il faut avant tout prendre plaisir à faire ce que l’on fait pour le faire
bien ! Et surtout ne pas se sentir forcé de le faire ou se comparer aux autres !
À mon sens, la course n’est pas que performance, loin de là ! C’est avant tout un moment
pour soi, oĂč l’on apprend Ă  se connaĂźtre un peu plus, un moment de partage, de
découverte

ÉCOUTER son corps, et savoir s’arrĂȘter ou ne pas en faire trop !! Avant je voulais toujours
en faire plus, je voulais Ă  tout prix terminer les sĂ©ances mĂȘme si cela n’allait pas. Je parle
surtout pour les filles, qui peut-ĂȘtre comme moi ont des jours plus diHiciles pendant les
pĂ©riodes de rĂšgles, j’adapte l’entraĂźnement s’il le faut ! Je n’ai jamais autant progressĂ© que
depuis que je m’écoute davantage !
Lors du Munster Trail, pendant que je courrais, une petite de 3 ans a dit à sa maman « plus
tard je veux ĂȘtre comme elle », ce n’est peut-ĂȘtre pas grand-chose mais si Ă  ma petite
Ă©chelle j’arrive Ă  motiver les gĂ©nĂ©rations futures Ă  sortir, faire du sport, s’amuser et ne pas
passer tout leur temps libre sur les Ă©crans, j’en serai super contente !

Merci Ă  toi TiHany pour ces questions !! Et peut-ĂȘtre un jour qui sait, quand l’envie m’en
prendra je voudrais faire du plus long ! Mais pour un 100K avec toi il faudra encore
attendre sûrement trÚs trÚs longtemps.

Avec grand plaisir CharlĂšne, pour un 100k ensemble un jour, en attendant que tu te
décides, nous pouvons toujours partager quelques sorties plus ou moins longues pour se
raconter nos derniĂšres petites aventures.
En fait, Charlùne, c’est le genre de personne que j’aime rencontrer parce qu’on partage
des valeurs sportives communes. Au-delĂ  de nos performances, on souhaite toujours le
meilleur Ă  l’autre et je crois que ça sera toujours le cas mĂȘme si on devait un jour partager
la mĂȘme ligne de dĂ©part. Une belle petite Ă©toile filante sur nos sentiers, Ă  qui je souhaite
encore beaucoup d’aventures et de kilomùtres.

Article Tif Prinz

Et si tu es prĂȘte inscris toi sur le prochain raid fĂ©minin en duo pour vivre une aventure juste WooA : Raid multisport des chĂąteaux en duo du 18 au 20 mai 2024

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Inscriptions 👉https://www.helloasso.com/associations/raid2vous/evenements/raid-multisport-des-chateaux-100-feminin-en-duo

AMITIÉ, PARTAGE, SOLIDARITÉ, DÉPASSEMENT DE SOI, LÂCHER PRISE, RENCONTRE, c’est JUSTE DU BONHEUR 💚