Libération de Cécile Kohler aprÚs 1 278 jours de détention en Iran
TĂ©hĂ©ran / Paris â 4 novembre 2025.
AprĂšs plus de trois annĂ©es dâincarcĂ©ration en Iran, CĂ©cile Kohler, professeure de lettres originaire dâAlsace, et son compagnon ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s. ArrĂȘtĂ©s en mai 2022, le couple demeure cependant sous surveillance : ils nâont pas encore Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă quitter le territoire iranien et sont actuellement assignĂ©s Ă rĂ©sidence Ă lâambassade de France Ă TĂ©hĂ©ran.
Une arrestation arbitraire sous couvert dâ« espionnage »
En mai 2022, alors quâils effectuaient un voyage touristique en Iran, CĂ©cile Kohler et son compagnon avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s le 7 mai, accusĂ©s dâespionnage au profit des services de renseignement français et israĂ©liens.
Leur arrestation intervenait dans un climat de forte répression, marqué par une « chasse aux espions » menée par les autorités iraniennes. Sous prétexte de sécurité nationale, celles-ci ont multiplié les surveillances, les arrestations arbitraires et les procÚs expéditifs.
Le 11 mai 2022, TĂ©hĂ©ran annonçait officiellement dĂ©tenir « deux Français entrĂ©s dans le pays dans le but de dĂ©clencher le chaos et de dĂ©stabiliser la sociĂ©tĂ© ». Dâabord incarcĂ©rĂ©s Ă la prison dâEvin, ils ont ensuite Ă©tĂ© placĂ©s Ă lâisolement.
Quelques mois plus tard, le 6 octobre 2022, une chaĂźne dâĂtat iranienne diffusait une vidĂ©o dans laquelle CĂ©cile Kohler, contrainte et voilĂ©e, « avouait » ĂȘtre agent opĂ©rationnel de la DGSE. La France avait immĂ©diatement dĂ©noncĂ© une « mise en scĂšne indigne, rĂ©voltante et contraire au droit international ».
Des conditions de détention inhumaines
Entre son arrestation et le 23 novembre 2022, date de sa premiĂšre et unique visite consulaire de dix minutes, CĂ©cile Kohler a Ă©tĂ© victime dâune disparition forcĂ©e et maintenue en isolement prolongĂ©.
Sa famille apprendra plus tard quâelle Ă©tait dĂ©tenue dans la section 209 de la prison dâEvin, tristement cĂ©lĂšbre pour ses conditions de dĂ©tention inhumaines et les mauvais traitements infligĂ©s aux prisonniers.
à la suite des bombardements israéliens du 23 juin 2025, le couple avait été transféré vers un lieu tenu secret, sans aucune information communiquée à leurs proches.
Des otages politiques
PrivĂ©s dâavocats indĂ©pendants, de visites consulaires et de tout contact libre avec leur ambassade, CĂ©cile Kohler et son compagnon avaient Ă©tĂ© inculpĂ©s le 2 juillet 2025 pour « espionnage au profit du Mossad », « complot en vue de renverser le rĂ©gime » et « corruption sur terre ».
Le 14 octobre 2025, ils étaient condamnés respectivement à vingt et dix-sept ans de prison. Selon leurs proches, le couple apparaissait profondément marqué, évoquant leur épuisement et leur désespoir face à des conditions de détention devenues insupportables.
Une libération dans un contexte diplomatique sensible
Le 4 novembre dernier, aprÚs 1 278 jours de détention, leur libération a enfin été annoncée. Celle-ci intervient dans un contexte de négociations diplomatiques délicates, marquées notamment par la remise en liberté en France de Mahdieh Esfandiari, poursuivi pour apologie du terrorisme.
Les autorités françaises ont salué la fin de cette épreuve, tout en rappelant leur détermination à obtenir le retour rapide du couple sur le sol français.