Chronique n°13

La routine, le début de l’hiver et la nuit

Aujourd’hui, je n’ai pas grand-chose à te dire sur moi. Depuis la CCC, j’ai pris du temps,
j’ai repris tranquillement, j’ai réfléchi vers où aller et je crois que simplement en cette fin
d’année je construis des fondations pour la saison à venir. Je me laisse porter, je me
cherche un peu sur le bitume, j’essaie de travailler mes points faibles, je continue à
sourire et tout ce que je souhaite, c’est y aller toujours et encore avec beaucoup de plaisir.
En revanche, j’aimerais te parler de quelque chose qui me tourmente vraiment depuis
quelques jours, plus particulièrement, et qui revient tous les ans.
Chaque année, à cette même période, avec le changement d’heure, le froid, la grisaille et
la nuit, je me demande comment je vais faire pour continuer à m’entrainer. Je réfléchis
alors à comment j’ai fait l’année d’avant, mais je dois souffrir de fortes amnésies car
j’oublie la réponse à chaque fois. Au moment où je me rends compte de cela, je me dis
qu’il y a deux solutions car en général dans le sport j’ai une amnésie parce que :
– J’ai continué comme si de rien n’était, tout s’est bien passé et j’ai donc oublié car
c’était quelque chose de banal.
– C’était tellement galère, j’ai eu peur, c’était angoissant que mon cerveau préfère
oublier pour que je continue à aimer ce que je fais.
Et je ne sais pas trop laquelle de ces deux propositions est juste, sûrement les deux en
fait.
Alors, je crois qu’il n’y a pas trop de réponses à tout ça, qu’il n’y a pas vraiment d’astuces,
de façon de faire exacte. Mais une chose est sûre, moi je ne compte pas laisser la nuit
m’arrêter. C’est simple, j’ai peur. Je ne sais pas vraiment de quoi j’ai peur, de la nuit, des
animaux, des humains ? Peut-être que je n’ai pas vraiment, mais que la peur de mes
proches me fait peur, que ce que j’entends me fait peur, que ce que la société nous
transmet m’effraie.
Pour passer ce cap, je commence par me dire que ça fait maintenant quelques années
que je cours, que je n’ai jamais arrêté de courir en hiver à cause de la nuit et qu’il ne m’est
jamais rien arrivé, alors je vais continuer. Après, je pense qu’il faut apprivoiser sa peur, la
dompter, alors pour aller dans l’inconfort tout en me sentant en sécurité, j’y vais step by
step. En effet, au début, je vais plutôt rester en ville, proche des habitations, sur des pistes
cyclables et petit à petit quand je me sens de plus en plus à l’aise, alors je vais vers des
terrains et des endroits plus sombres qui peuvent paraître moins sécuritaires comme les
vignes ou la forêt. Aussi, je le fais déjà de jour mais encore plus la nuit, j’évite de faire le
même tour, j’essaie de parfois être accompagnée, je dis à mes proches que je pars courir
et dans quel secteur je vais. (Si tu as une mère comme la mienne, n’oublie pas de la
prévenir quand tu es rentrée, à défaut le GIGN pourrait vite être en train de te rechercher.
Je rigole maman, je t’aime !) Puis soyons honnête, quand je pars 8h, toute seule, le
dimanche, il peut m’arriver autant de choses que 1h dans la nuit non ? En tout cas, je me
dis ça aussi pour me rassurer.
À cela, je peux ajouter que lorsque je cours seule de nuit, j’écoute un podcast, je me sens
un peu moins seule. Quitte à passer pour une tarée, sache que parfois je réponds même
à la personne du podcast, vraiment ne me juge pas, ça m’aide.
Mon podcast préféré, c’est celui de Course Épique, Guillaume a une voix si douce et apaisante que j’ai moins de
courir la nuit quand j’entends sa voix. Mais rien d’étonnant quand tu connais la
bienveillance du personnage. Parfois aussi, quand je vais en forêt et que j’ai très peur, je
mets plutôt de la musique et alors je mets ma musique à fond, mais je crois que ça, ce
n’est vraiment pas un bon conseil. Puis, comme tu sais maintenant que je suis une grande
tarée, sache que je mets la musique à fond en me disant que je préfère ne pas savoir si
quelqu’un me poursuit ou qu’au moins je ne saurai pas si quelqu’un me tue par l’arrière.
Bon, quand je me dis ça, ça ne me rassure pas beaucoup. Aussi, en forêt, j’évite de
regarder sur les côtés, mais sache que voir des yeux dans la nuit ça fait courir très vite
donc si tu as une séance de fractionné, de seuil ou de tempo, vas-y fonce ! Et quand j’ai
très peur, et ça, ça m’est déjà arrivé en plein dimanche journée quand j’étais perdue, bien
je fais exactement la même chose que lorsque je ne sais pas si je peux mettre mon
chemisier blanc avec mon pantalon kaki dans la même machine à laver, j’appelle ma
mère. Tu auras compris qu’elle a bien plus peur que moi et que ce n’est parfois pas
rassurant, mais au moins on parle, on se perd dans notre conversation et me voilà arrivée
saine et sauve à ma voiture.
Voilà, tu l’auras compris, je suis un peu une flipette mais j’aime beaucoup trop la nuit,
j’aime beaucoup trop le trail, je rêve beaucoup trop de retourner un jour à la Saintélyon
alors je ferme les yeux (toute façon on ne voit rien la nuit) et j’y vais.
J’ai traité ce sujet ici avec un peu d’humour, au fond de moi, j’ai peur, j’appréhende, mais
je sais que j’irai et que plus l’hiver avancera, plus je m’habituerai et moins j’aurai peur. Il
suffit de se lancer. Mais, je me suis dit que c’était intéressant d’avoir vos avis, vos
ressentis, vos retours d’expérience, vos témoignages, vos conseils sur le sujet. En fait, on
fonctionne toutes différemment, mais en général on a toutes une petite peur de ce
moment où on va devoir courir de nuit. Grâce aux réseaux sociaux, j’ai pu recueillir plein
de vos témoignages qui, j’en suis sûre, serviront à plus de l’une d’entre nous. Je vais te
faire ici un petit récap de ce que j’ai pu lire, mais avant je tenais à toutes vous remercier
pour votre spontanéité.
« Je prépare du long mais je travaille assez tard, et donc je suis obligée de courir le soir de
nuit dehors. C’est vrai que perso, je n’ai pas peur, je ne sais pas si je devrais avec tout ce
qu’on entend… Mais un chien ça aide à fond, le mien ne laissera jamais quelqu’un me
faire du mal. » Astuce de Bénédicte : achète un chien. Mais fais attention, car en général
le chien c’est pour plus longtemps qu’un hiver. Et surtout choisis bien ton chien car le
mien quand il n’y a plus de lampadaire allumé, il opère un demi-tour. Mais elle a raison,
avoir un chien avec qui courir, c’est rassurant !
« C’est plutôt cool de courir de nuit, c’est plus calme, et tout de suite plus technique sur
les sentiers. Je cours souvent seule la nuit, surtout en forêt et de temps en temps sur la
piste cyclable. C’est certain qu’on a de gros risques de rencontrer des animaux. Si je peux
donner des conseils : ne mets pas la musique trop fort si tu as des écouteurs, garde ton
téléphone d’accès rapidement, et si tu peux avoir quelque chose qui fait de la lumière
réfléchissante c’est pas mal. » Concernant la musique, écoute Katia car, à mon avis, elle
est bien plus raisonnable que moi. Elle a raison, courir de nuit en forêt c’est un kiffe
énorme et tes sensations sont décuplées. Vraiment, une fois que ta peur s’est envolée,
c’est quelque chose d’assez agréable et libérateur à vivre.

« Je cours en club donc pas de problème particulier en général. Mais quand je fais une
sortie solo, je reste là où c’est éclairé et où je sais qu’il y a des gens qui passent. Je ne sais
pas si c’est de la peur ou de la prudence. On entend tellement de faits divers donc j’évite
d’être seule pour ne pas faire de mauvaises rencontres humaines. » Camille a raison,
trouver un groupe ou un club permet de sortir peu importe l’heure et la météo, car on sait
qu’on ne sera pas seule.
« Pour ma part, j’essaie de ne pas courir de nuit. » Alors, c’est vrai, comme Eloïse, les jours
où je le peux, je vais aller courir la journée et cela même si c’est au milieu de l’après-midi.

« Je n’irai jamais seule de nuit dans la forêt alors je me rabats sur la promenade piéton-
vélo en pleine ville et même là je ne suis pas 100% sereine. » Je pense qu’en effet, quand on n’est pas sereine pour être rassurée, il est bon d’aller dans des lieux où l’on se sent
plus en sécurité avec de l’éclairage et de la fréquentation.
« Je suis une flipette donc en hiver je ne cours quasiment plus, à part le dimanche matin. »
C’est vrai que tu peux aussi décider de faire une coupure, de ne courir de jour que quand
tu en as la possibilité et pratiquer un autre sport ou aller à la salle.
« Les séances de côtes la nuit, quel enfer. Au bout d’un moment, y a toujours un mec qui
a remarqué que tu fais 10 fois le même chemin et que tu croises plusieurs fois comme
par hasard. Alors, soit je cours plus vite, soit je rentre chez moi. » J’avoue ne pas avoir trop
de réponses à ça, en effet pendant les séances de côtes, quand tu te tapes 15 fois le
même aller-retour, c’est un peu flippant de croiser la même personne plusieurs fois alors
soit ça va et tu arrives à faire abstraction soit tu n’es pas à l’aise, pas sereine et tu sens
l’insécurité et je crois qu’à ce moment je rentrerai moi aussi.
« Impossible de partir seule de nuit, je me suis fait suivre une fois et depuis pas à l’aise et
impossible de me détendre ou de déconnecter comme d’habitude… Alors, je ne pars
jamais sans quelqu’un ou alors je reste dans le village et je mets le suivi pour que mon
copain puisse me suivre. » Courir doit rester un plaisir, doit permettre comme toujours de
t’apporter de la déconnexion, de te défouler, alors c’est important d’y aller sans stresser.
C’est malheureux de se dire que pour certaines, il faut forcément être accompagné, dans
les périodes nocturnes, surtout en cette saison où souvent avec nos emplois du temps
de la vie quotidienne, les séances de nuit sont inévitables si l’on veut continuer à
pratiquer la course en extérieur. Cependant, il est vrai qu’utiliser le suivi grâce à notre
montre ou notre téléphone permet à nos proches de nous suivre en live. Cela peut être
rassurant et peut nous permettre d’y aller seule.
« Avant j’avais peur, et il y a 2 ans j’ai décidé que je n’avais plus peur et qu’il n’y avait pas
plus de gens bizarres la nuit que la journée. C’est même le contraire, je pense. Le peu de
fois où on m’a un peu embêté, c’était la journée en tout cas. Depuis que j’ai décidé que
cette peur était une construction de mon esprit, je n’ai plus peur. J’intellectualise un peu
le truc, mais c’est comme ça que j’ai fonctionné. Je comprends que l’on ait peur la nuit,
c’est intimidant. C’est comme si on était quelque part où l’on n’est pas censé être. Mais il
faut se réhabituer, peut-être commencer par la ville, là où il y a de la lumière et où le terrain est stable, et puis progressivement la forêt. C’est comme ça que je fais pour
apprivoiser et ne pas avoir peur. » Je crois qu’Elsa et moi pensons un peu la même chose.
Craindre de courir la nuit, c’est quelque chose de normal mais nous avons peur de quoi
au juste ? Que peut-il nous arriver de plus que la journée ? Y a-t-il vraiment beaucoup de
personnes qui sont aussi siphonnées que nous pour aller courir le soir en hiver dans le
froid, parfois sous la pluie et dans la nuit ? Personnellement, je ne pense pas car tu ne
croises déjà pas grand monde la journée sous la pluie. Puis, les gens, que tu croiseras,
seront pour la plupart des passionnés comme toi qui ont besoin de s’entrainer après leur
journée de travail. Alors, ça peut être pas mal d’essayer de déconstruire sa peur et d’y
aller petit à petit pour apprivoiser la nuit.
« Je cours rarement seule, mon mari et ma fille m’accompagnent la plupart du temps.
Mais il m’arrive de courir seule pour aller à la salle de sport, par exemple. Comme j’ai peur,
je ne cours jamais sans mon sac d’hydratation avec sifflet, couverture de survie, mon
couteau suisse et une bombe au poivre. Je cours plutôt sur la route la nuit et en montagne
le week-end en journée. Je me sens tout de même en insécurité. Mais, pour me forcer à
maintenir l’entrainement, je m’inscris à une course ou un trail au moins une fois par mois.
Aussi, lorsque je suis seule, mon mari suit mon tracé en direct via garmin. »
Premièrement, je te conseille de ne pas aller embêter Anais car je suppose qu’elle sait
utiliser son couteau et sa bombe de poivre. Mais ce n’est pas une mauvaise idée,
notamment si ça te permet de te sentir plus en sécurité. Mais, elle a raison, garder des
objectifs ça force à aller s’entrainer. S’entrainer pour une course c’est normal, alors tu y
vas et tu te poses moins de questions. Il y a 2 ans j’ai préparé la Saintélyon, il me paraissait
évident d’aller m’entrainer la nuit et parfois j’attendais même la nuit le week-end.
Puis vraiment, sois rassurée, tu n’es pas seule à avoir peur, parfois je me dis que j’ai peur
car je ne vis pas dans une grande ville très fréquentée, car je suis éloignée de tout et plus
dans la campagne mais non, puisque tu peux lire juste ici, le témoignage de Marie qui est
parisienne : « Je cours très tôt le matin, genre vers 5h30, autour de chez moi, donc terrain
et lieu que je connais. En général, je ne croise pas grand monde… Et sinon c’est le soir, et
dans ce cas, je vais soit en piste pour les fractionnés, soit à Montmartre pour le dénivelé
et là il y a du monde et de la lumière. J’avoue que les sorties conditions trail avec dénivelé
et forêt, du coup, je fais ça dans le week-end. Et là, j’y vais pour 7h avec ma frontale, puis
le jour se lève. Je n’ai pas de vraie grande forêt à proximité et si j’y vais, je m’arrange pour
ne pas être seule. » Je vais finir avec un peu d’humour, mais quand tu as vraiment peur,
que tu râles parce qu’il fait nuit, pense à Marie, chez elle il fait nuit et en plus elle ne peut
quasiment jamais faire de trail. Je blague bien sûr, je faisais bien moins la maline quand
cette même Marie m’a tiré sur les derniers mètres de ma CCC avortée et je rigolerai
beaucoup moins sur leur bitume parisien le 15 décembre.
Il n’y a pas de solution miracle, mais j’espère que ce petit écrit t’aura permis de te sentir
moins seule. Enfin même moins SEUL, car mes copains garçons ont peur eux aussi, et ça
je trouve que c’est rassurant ! J’espère aussi que ça t’aura, peut-être, donné quelques
idées, quelques pistes pour que toi aussi tu oses te lancer, tu oses continuer tes
entrainements et peut-être affronter ta peur.
Aussi, j’ai écouté récemment grâce à une copine un hors-série sur le harcèlement de
rue dans le podcast Dans la tête d’un coureur, c’est plutôt intéressant alors n’hésite pas
si le sujet t’intéresse.

Mon coup de cœur n°13
Un petit bout de femme

Alors, on peut dire que le coup de cœur commence par mon admiration et ma
stupéfaction devant la performance de Grégory Basilico au championnat du monde de
Spartan Race. 2ème fois champion du monde, toujours aussi humble et avec un grand
sourire. J’admire ce travail de l’ombre, cette façon de ne jamais se vanter de ce qu’il sait
faire.
Mais, un proverbe dit : « Derrière chaque grand homme se cache une femme. ». J’ai
rencontré celle qui partage la vie de Grégory. Elle est d’après moi tout aussi grande que
lui, d’ailleurs.
Je ne connais pas beaucoup Greg et Charlène mais, les peu de fois où j’ai pu échanger
avec eux ont toujours été des moments agréables de partage autour du sport et dans la
bienveillance. Nous avons toujours un mot sympa pour encourager l’autre et je crois bien
qu’au fond, nous savons ce que nous donnons chacun de notre quotidien pour vivre à
fond nos passions, c’est peut-être pour ça que l’on se soutient !
Charlène, c’est un sacré petit bout de femme tout de même, c’est celle qui court pour le
plaisir, le sourire aux lèvres toujours surprise d’arrivée première alors que ça saute aux
yeux de tout le monde déjà dans le sas de départ. Elle a aujourd’hui déjà un joli petit
palmarès à son actif et je vous le dis, elle n’est pas prête d’arrêter de s’envoler sur les
sentiers.
Je vais la laisser te raconter un peu son histoire, et son parcours car elle a accepté de
répondre à quelques-unes de mes questions.
Pourrais-tu te présenter rapidement en dehors de ta pratique sportive ?
Hello, moi c’est Charlène, 28 ans et résidente à Saverne. Je suis originaire de Dossenheim
sur Zinsel, village que j’apprécie beaucoup et connu pour ses nombreux sportifs et
événements de tout type. Je suis opticienne à Strasbourg. Traileuse depuis peu, j’aime
beaucoup le sport en général (course à pied, rando, natation, vélo, stretching, ski …). En
dehors du sport, j’aime passer du temps avec ma famille, mes copines, aller au resto,
aller au spa, lire, découvrir de nouveaux endroits, faire des musées… et surtout passer du
temps autre que de la course à pied avec mon copain, Gregory Basilico, qui fait encore
bien plus de sport que moi !! On s’oblige à faire plein d’activités diverses pour ne pas se
lasser de cette routine d’entraînement !
– Quelle est ton histoire avec le sport ?

Depuis toute petite, j’ai pratiqué de nombreuses activités sportives telles que la danse, la
natation, l’escalade, le ski …
J’ai eu la chance d’avoir des parents qui nous ont toujours emmenés, ma sœur et moi,
faire beaucoup de sports très variés et de passer beaucoup de temps en extérieur ! Je fais
de la rando et du ski depuis mes 3 ans. Par la suite, à partir de nos 10 ans, on faisait de
l’alpinisme tous les étés dans les vallées de Chamonix et Zermatt principalement ! J’ai fait
mon premier 4000 à l’âge de 14 ans.
Ces moments à 4 en famille, pendant 2 jours coupés du monde, à voir les bouquetins,
dormir en refuge, marcher sur le glacier pendant des heures, admirer le lever du soleil et
fiers d’avoir réussi une belle aventure en famille. Cela fait partie de mes plus beaux
moments de vie ! Ces moments ont très certainement contribué à être la famille unie que
nous sommes toujours !
Depuis toute petite, j’ai toujours passé tout mon temps dehors, loin des écrans, et
aujourd’hui encore j’essaie de me limiter au maximum !!
Mon amour pour la nature, les grands espaces, les sports extérieurs, je le dois clairement
à mon éducation !
J’ai commencé à courir vers 13 ans dans mon lotissement. Quelques km tous les jours,
puis quelques mois plus tard je me suis inscrite à ma première course à Saverne. À mon
grand étonnement, j’ai terminé 2ème et à partir de là, Alfred Weber (le papa de Nicolas
Weber) m’a emmené tous les mardi et jeudi à l’entraînement sur Saverne (que je remercie
encore aujourd’hui).
Le week-end c’était footing avec mes parents et parfois compétition. Je faisais un peu de
tout (piste, cross, route) mais je n’étais pas « forte » dans une discipline plus qu’une autre.
Je voyais les copines, je passais des bons moments, c’était cool !
Pendant mes études à Strasbourg puis Paris, j’avais arrêté l’athlétisme pendant plusieurs
années. Je faisais quelques footings de temps en temps, plutôt pour me donner bonne
conscience et ne pas trop grossir mdr. Je voulais vivre ma vie d’étudiante à 100%, je l’ai
fait, j’ai vécu les plus belles années de ma vie et je ne le regrette absolument pas !!
Quelques mois avant le confinement, j’avais déménagé à Annecy. J’y ai vécu pendant 2
ans et demi et c’est à ce moment que j’ai recommencé à faire de nombreuses
randonnées. J’y ai découvert le trail et le vélo de route. Dans la région, tout le monde
pratique du sport outdoor, le cadre est parfait pour cela !
À mon retour en Alsace, il y a maintenant plus de 2 ans et demi, j’ai continué à courir pour
moi. Emmanuel Allenbach m’a motivé à reprendre les séances et c’est en été 2022 que
j’ai fait mon premier trail en Alsace. J’y ai rencontré mon président du club Actuel Julien
Martinez (Les trailers de la Rose) qui m’a motivé à rejoindre le groupe. Club que j’aime
beaucoup pour sa convivialité et moins son esprit compétition !
Depuis ce moment-là, j’ai eu la chance de beaucoup progresser et cela motive forcément
à se lancer toujours de nouveaux défis !!
Pourquoi cours-tu ? Qu’est-ce que la course à pied t’apporte ?
Je cours parce que j’aime ça tout simplement !! J’aime être dehors, me vider la tête !! Je
vois le trail comme un moment de découverte de soi et de nouveaux paysages !
C’est aussi et surtout des moments de partage et de rencontre avec d’autres !!

Le dimanche avec mon copain, on fait très souvent de longues sorties trail ensemble et
cela est vraiment plaisant de pouvoir partager cela !
On dit souvent de moi que je suis une vraie pile qui ne tient pas en place, donc cela me
permet aussi de me canaliser et d’être un peu plus détendue.
Quel est ton état d’esprit avant une course ?
Je suis impatiente !! J’aime arriver assez tôt avant une course, je crois que c’est le seul
moment où je suis ponctuelle.
Je sais que je ne parle pas trop lors de l’échauffement, j’aime me mettre dans ma « bulle »
et me concentrer.
Cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas accroché de dossard et cela commence à me
manquer !!!
Quelle course as-tu préférée jusqu’à aujourd’hui ? Pourquoi ?
Chaque course est diHérente, chacune d’entre elles t’apporte quelque chose, chacune a
une atmosphère si singulière qu’il est diHicile de faire un choix.

Dans mon top trois, je dirai le championnat de France de trail court 2024 à Buis-les-
Baronnies. C’était un super week-end avec les copains du club et j’en garde un merveilleux souvenir tant sur le plan humain que sportif ! C’était un parcours comme je
les aime (assez court, technique mais pas trop !). À l’arrivée, je suis tombée au sol et
j’étais fière. Fière de me dire, là tu as tout donné, tu n’aurais pas pu faire mieux !
L’année d’avant, j’avais fait 44ème femme au même championnat et cette année je fais 8 !
Je me suis dit wahou !! Avec le travail et la régularité dans l’entraînement, on peut réussir
de belles choses !
Dans mes top courses, il y a aussi l’UTMB Verbier ! Pour ses paysages, les Alpes suisses,
impossible de s’en lasser !
J’avais la chance d’avoir mes parents, ma sœur et son copain avec moi et je suis super
reconnaissante du soutien que j’ai de leur part !! Je leur dois beaucoup !!
Mais surtout, ce jour-là, on monte tous les deux sur la seconde marche du podium avec
Greg !!Partager la même place, sur le même podium avec son copain, c’est un beau
moment de partage !
Pour la dernière, je dirai le Kilomètre Vertical de Chamonix car j’adore ce genre de format,
très court, très intense, avec que de la montée !! Je suis moins à l’aise en descente donc
c’est le type d’eHort qui me convient le mieux ! Faire un podium dans ma ville de cœur,
c’est encore plus plaisant !!
– Comment t’entraines-tu ?
Je cours en moyenne 4 à 5 fois par semaine. Avec Greg, on fait mes plans ensemble, il
n’aime pas dire entraîneur mais plutôt « conseiller ». Il me connaît par cœur et sait
adapter mon plan en fonction de la forme du moment. Il sait qu’avec ma montre, on n’est
pas très copines, donc il ne me donne jamais d’allure ! Je cours toujours à la sensation et
c’est ce qui me plaît !! Clairement, j’ai la chance de l’avoir au quotidien et je sais qu’il en
est pour beaucoup dans ma progression !

Je m’adapte en fonction de mon travail.
Une semaine sur deux je travaille de 9h à 18h, donc je m’entraîne le soir après 19h.
Et l’autre semaine, je travaille de 10h à 19h donc je m’entraîne le matin à 6h30.
Les jours de travail, je fais des footings et des séances. Je m’oblige à faire de la piste pour
progresser mais je prends beaucoup moins de plaisir que sur des séances de côtes ou de
seuil en terrain vallonné ! Régulièrement, je fais du stretching et du renfo !! Avant je ne
faisais jamais d’étirements et maintenant c’est devenu une routine ! Tout comme le fait
d’aller une fois par semaine à la salle (même si cela ne se voit pas) pour travailler le haut
du corps. Ce sont de petits détails qui font la différence, notamment pour le poids du sac
de trail, cela est bénéfique pour ma part !
Mes jours de repos, ou le dimanche, je fais de plus longues séances ou des sorties trail
avec mon copain. J’en profite pour m’entraîner à mieux m’hydrater et m’alimenter.
Tout au long de l’année, j’essaie de pratiquer de la natation, du vélo en saison et de la
rando pour éviter les blessures et ne pas me lasser de la course à pied !
– As-tu une phrase que tu aimes te répéter dans les moments diHiciles ?
En course, je ne pense pas forcément à une phrase en particulier mais plutôt à tous ces
matins à 6h30 où je m’entraîne seule, dans le froid, la pluie, le vent et que je fais des
séances ahah
Les réveils sont parfois violents mais ce sont dans ces moments-là que l’on progresse
aussi mentalement et que l’on accepte plus facilement les moments plus diHiciles en
course.
– Quel message voudrais-tu faire passer aux personnes qui te liront ici ?
PLAISIR, je pense qu’il faut avant tout prendre plaisir à faire ce que l’on fait pour le faire
bien ! Et surtout ne pas se sentir forcé de le faire ou se comparer aux autres !
À mon sens, la course n’est pas que performance, loin de là ! C’est avant tout un moment
pour soi, où l’on apprend à se connaître un peu plus, un moment de partage, de
découverte…
ÉCOUTER son corps, et savoir s’arrêter ou ne pas en faire trop !! Avant je voulais toujours
en faire plus, je voulais à tout prix terminer les séances même si cela n’allait pas. Je parle
surtout pour les filles, qui peut-être comme moi ont des jours plus diHiciles pendant les
périodes de règles, j’adapte l’entraînement s’il le faut ! Je n’ai jamais autant progressé que
depuis que je m’écoute davantage !
Lors du Munster Trail, pendant que je courrais, une petite de 3 ans a dit à sa maman « plus
tard je veux être comme elle », ce n’est peut-être pas grand-chose mais si à ma petite
échelle j’arrive à motiver les générations futures à sortir, faire du sport, s’amuser et ne pas
passer tout leur temps libre sur les écrans, j’en serai super contente !

Merci à toi TiHany pour ces questions !! Et peut-être un jour qui sait, quand l’envie m’en
prendra je voudrais faire du plus long ! Mais pour un 100K avec toi il faudra encore
attendre sûrement très très longtemps.

Avec grand plaisir Charlène, pour un 100k ensemble un jour, en attendant que tu te
décides, nous pouvons toujours partager quelques sorties plus ou moins longues pour se
raconter nos dernières petites aventures.
En fait, Charlène, c’est le genre de personne que j’aime rencontrer parce qu’on partage
des valeurs sportives communes. Au-delà de nos performances, on souhaite toujours le
meilleur à l’autre et je crois que ça sera toujours le cas même si on devait un jour partager
la même ligne de départ. Une belle petite étoile filante sur nos sentiers, à qui je souhaite
encore beaucoup d’aventures et de kilomètres.

Article Tif Prinz


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