Tiffany Printz avec Dynafit Ă la course de 109km de son ancienne voisine.
Je te disais donc dans la derniĂšre chronique que jâavais participĂ© Ă une campagne de recrutement pour une marque. Cette marque câest Dynafit.
Une nouvelle aventure
Pourquoi ? Dans ma candidature, jâai rĂ©pondu ça : « Depuis quelques temps Dynafit mâaccompagne sur les sentiers, câest donc trĂšs spontanĂ©ment que je postule Ă ce programme. Ătre sponsorisĂ©e par un magasin partenaire de la marque mâa permis de tester des produits puis de conseiller et guider les personnes mâinterrogeant sur mon Ă©quipement. Dynafit propose des textiles de qualitĂ© mais vĂ©hicule aussi lâaventure et le dĂ©passement de soi. Ătre Dynafit TrailHero me permettrait de vivre ma passion plus intensĂ©ment tout en la partageant plus largement. Partager ce que jâaime par-dessus tout : courir en montagne et me dĂ©passer. Je mâentraine gĂ©nĂ©ralement une dizaines dâheures par semaine, et plus Ă lâapproche des objectifs, Dynafit TrailHero me permettra dâĂ©changer autour du trail avec des athlĂštes passionnĂ©s. Je souhaite ĂȘtre Dynafit TrailHero pour vĂ©hiculer des messages inspirant autour du sport mais aussi pour me sentir appartenir Ă une communautĂ© portant mes valeurs. »
Dans ce petit paragraphe, jâavais rĂ©ussi Ă rĂ©sumer ma motivation. En fait, je savais, quâintĂ©grer ce programme me permettrait de vivre une nouvelle aventure, de vivre le trail encore diffĂ©remment, de mâouvrir Ă de nouvelles expĂ©riences, de partager encore autrement le trail.
Le 29 mars, je pars de chez moi assez tĂŽt pour aller courir entre copains. On avait fait une belle sortie vers le Petit Ballon avec une petite chasse aux Ćufs dans la grisaille et le froid des CrĂȘtes vosgiennes. Au retour, nous avons partagĂ© un bel apĂ©ro de PĂąques dans la joie et la bonne humeur, on y parlait tous de nos prochains objectifs, de la saison passĂ©e et celle Ă venir. Tout ça avait un peu durĂ©, mais câĂ©tait une belle journĂ©e. JâĂ©tais donc rentrĂ©e assez tard. En rangeant mes affaires trempĂ©es, je reçois un mail. GĂ©nĂ©ralement, jâaurai laissĂ© mon tĂ©lĂ©phone de cĂŽtĂ© en me disant que je le regarderai plus tard. Puis comme câest quâun mail, jâaurais oubliĂ© de le regarder et lâaurais ouvert des jours aprĂšs. Curieusement, je prends mon tĂ©lĂ©phone et ouvre directement ma boĂźte mail, sur mon tĂ©lĂ©phone sâaffiche alors : « Dynafit Trail Hero 2024 : bienvenue dans lâĂ©quipe ! ». Ce mail a rendu la journĂ©e encore plus belle quâelle ne lâĂ©tait dĂ©jĂ .
Du coup, jâallais rencontrer lâĂ©quipe et passer une journĂ©e avec eux le 20 avril Ă Annecy. Je suis donc partie pour Annecy, la veille au soir aprĂšs lâĂ©cole. Jâai embarquĂ© avec moi, et un peu Ă la derniĂšre minute, Maud, une copine de trail. Le jour mĂȘme, elle me dit quâelle nâa rien de prĂ©vu le week-end et quâelle nâest jamais allĂ©e Ă Annecy. Alors, on lui trouve un blabla car pour le retour du dimanche et je lui dis de prĂ©parer son sac avec lâheure et le lieu de rendez- vous pour le dĂ©part.
Je ne vais pas te raconter tout le week-end parce quâil Ă©tait essentiellement composĂ© de montagne, de trail, de vĂ©lo, de nourriture et de quelques biĂšres. Ceux qui ont suivi sauront que non je nâai pas rĂ©ussi Ă ne pas boire dâalcool. On sâarrĂȘtera 1 mois avant le CCC et ça ira aussi. Mais voici en dĂ©tail, ma journĂ©e du samedi : RĂ©veil du samedi un peu difficile avec la route et lâexcitation, il Ă©tait difficile de sâendormir tĂŽt la veille au soir. Mais jâĂ©tais trop pressĂ©e de vivre cette journĂ©e pour ĂȘtre fatiguĂ©e. On avait rendez-vous au showroom Ă 9h30. Je nâĂ©tais pas en retard, câĂ©tait dĂ©jĂ le signe que la journĂ©e allait ĂȘtre exceptionnelle.
Je ne vais pas faire la meuf, je vais te dire la vĂ©ritĂ©, jâavais un petit stress en moi. Je me demandais ce que je faisais vraiment lĂ , si jâavais bien ma place. En plus, la veille, le mĂ©decin du sport me diagnostiquait une tendinite des fibulaires. Mais, ma petite tĂȘte me dit : si tu es lĂ , câest pour une raison, fais-toi confiance, souris et avance.
Autant te dire, que jâavais stressĂ© pour rien ! Bon tu le sais maintenant, câest souvent comme ça avec moi.
Au programme de la journée :
PrĂ©sentation de la marque, prĂ©sentation de lâĂ©quipe, essai des tenues et du matĂ©riel, dĂ©jeuner tous ensemble, shooting dans le Mont-Veyrier.
Le soir en rentrant, Maud mâa demandĂ© de lui raconter ma journĂ©e. Tu dois te dire que je viens de le faire et que ça ne devait pas ĂȘtre bien long. Mais au-delĂ de cette liste de choses faites, jâai passĂ© une journĂ©e gĂ©niale !!!
Juste avant je te disais que jâavais peur de ne pas ĂȘtre Ă ma place ? La question ne se posait plus. JâĂ©tais lĂ parmi des personnes qui partagent la mĂȘme passion mais surtout qui sont animĂ©es par cette passion autant que moi. Avant, je savais que je nâĂ©tais pas la seule Ă vouloir vivre pleinement ma passion. AprĂšs la journĂ©e, jâen Ă©tais convaincu parce quâen plus de la savoir, jâavais rencontrĂ© des personnes qui me le prouvaient.
Quand jâai su que jâĂ©tais sĂ©lectionnĂ©e jâĂ©tais trop heureuse. Ă la fin de cette journĂ©e, je lâĂ©tais encore plus mais pas pour les mĂȘmes raisons.
Au dĂ©part, jâai vu lâaspect plutĂŽt pratique de cette collaboration. Je me disais que câĂ©tait vraiment chouette de pouvoir ĂȘtre accompagnĂ©e par une marque qui propose des articles durables et de qualitĂ©. Une marque qui partage de belles valeurs, qui cherche sans cesse la performance et le meilleur pour ses athlĂštes. Une marque Ă lâimage des sports de montagne.
Mon but ce nâĂ©tait pas juste dâĂȘtre Ă©quipĂ©e de la tĂȘte aux pieds, je voulais vraiment intĂ©grer ce programme pour me lancer dans lâaventure avec Dynafit. Je nâai pas multipliĂ© mes candidatures aux campagnes de recrutement, jâai simplement postulĂ© pour la marque dans laquelle jâai confiance et que je porte depuis quelque temps maintenant. Enfin voilĂ , tu auras compris que ma premiĂšre idĂ©e, câĂ©tait celle de pouvoir porter un Ă©quipement de qualitĂ© en ayant un soutien matĂ©riel.
AprĂšs cette journĂ©e, jâĂ©tais toujours heureuse dâavoir ce soutien matĂ©riel, je ne vais pas te mentir et encore plus quand jâai vu les tenues folles quâon a reçues. Je te dis ça en toute objectivitĂ©, crois-moi !!! Mais jâĂ©tais aussi heureuse dâavoir rencontrĂ© des gens enthousiastes Ă lâidĂ©e de partager leur passion, dâĂ©changer autour de nos expĂ©riences. En fait, le meilleur moment câĂ©tait dâaller courir tous ensemble, de dĂ©couvrir nos diffĂ©rents horizons, dâĂ©changer sur nos futurs projets. En rentrant chez moi, jâĂ©tais contente de savoir que jâavais rĂ©ellement intĂ©grĂ© une Ă©quipe. Un petit groupe de personnes qui ont envie de crĂ©er du dynamisme, de faire vivre lâĂ©quipe, de bouger, de dĂ©couvrir. Dans la derniĂšre chronique je te disais quâil y a presque un an maintenant, jâavais Ă©tĂ© heureuse de savoir que je pouvais intĂ©grer la team Run Aventure, que câĂ©tait chouette de savoir que jâĂ©tais soutenue dans mes projets. Bien, Ă la fin de cette journĂ©e, jâai ressenti la mĂȘme chose : celle dâĂȘtre comprise dans ma passion, de pouvoir dĂ©marrer une nouvelle aventure qui sâannonce pleine de projets et de beaux moments autour du trail et de la montagne. Tu sais, je crois que la montagne et le trail ça me donne le sourire, ça me permet de respirer et de vivre. En rentrant, jâavais compris que les personnes, que jâai rencontrĂ©es, aimaient autant la montagne que moi. Alors, jâai hĂąte de vivre ce futur, de te raconter mes prochaines aventures et de dĂ©couvrir. Je crois que je me suis peut-ĂȘtre beaucoup rĂ©pĂ©tĂ©e, mais câest assez difficile de tâexprimer ce que je ressens. Et je crois que je tâĂ©cris ça presque Ă chaque chronique.
Des bruits de couloirs
Il y a quelques annĂ©es, dans mon ancien immeuble, je rentrai dâune sortie trail quand dans le couloir jâentends Caro dire : « Oh bien encore des traileurs dans cet immeuble ! ». Je me retourne et lui demande pourquoi elle dit ça puis nous discutons sans voir lâheure passĂ©e de notre passion commune. Et ça se passera comme cela Ă chaque fois que lâon se croisera sur le palier. Puis un jour, nous avons dĂ©cidĂ© de passer des soirĂ©es ensemble. Nous passions ses soirĂ©es Ă nous raconter nos courses, nos entrainements, nos vacances sportives, nos objectifs et tout ça et tout ça.
Puis fin 2022, dans le couloir nous nous sommes dit : et voilĂ , ça y est, on est inscrite Ă lâUTDP, le format 100K du Trail Alsace Grand Est by UTMB. On se demandait bien ce quâon avait fait comme connerie et comment on allait bien pouvoir sâen sortir.
Alors, on nâest pas lĂ pour parler de ma course mais si je te parle de ça aujourdâhui câest parce que jâai envie de mettre en lumiĂšre lâentrainement et la course de Caro. Caro est une femme qui pourrait ĂȘtre ma mĂšre (je te dis ça parce que je ne veux pas donner son Ăąge mais ça te donne vaguement une idĂ©e), elle a 2 filles dâenviron mon Ăąge du coup et elle est assistante maternelle Ă domicile. Elle a aussi un mari qui court, et il court mĂȘme souvent ensemble. Elle fait partie dâune asso qui sâappelle sport Ă©vasion et elle y est trĂšs investie. Caro câest aussi une femme trĂšs forte avec un sacrĂ© caractĂšre, un trĂšs grand cĆur mais aussi un grand manque de confiance en elle. Sa plus grande crainte : ne pas passer les barriĂšres horaires. Encore un petit dĂ©tail important Ă connaĂźtre, ce trail câĂ©tait son premier 100km et elle voulait le faire avec son mari, câĂ©tait ensemble ou rien.
La prĂ©pa a Ă©tĂ© parsemĂ©e de quelques obstacles et a souvent remis en cause la prĂ©sence de Caro et Fred (son mari) sur la ligne de dĂ©part le 20 mai 2023. En fait, Fred a eu quelques blessures et soucis de santĂ© alors la course Ă pied et le trail câĂ©tait secondaire. Puis, il y a des choses Ă gĂ©rer Ă la maison, des inquiĂ©tudes quant aux enfants. Quand je croisais Caro, souvent elle me disait : « Tu sais, je nâai plus ton Ăąge, le trail pour moi ce nâest pas comme pour toi. On verra, mais ça me stresse oui, il faudrait que lâon commence Ă courir quand mĂȘme pour ĂȘtre prĂȘts. »
Finalement, un peu tard Ă leur goĂ»t mais dans les temps tout de mĂȘme, tout est rentrĂ© dans lâordre. Ils ont pu commencer Ă courir ensemble, apprĂ©cier les gros week-ends de prĂ©parations et se crĂ©e plein de beaux souvenirs (parfois un peu douloureux et dans la souffrance) pour tenir le jour de la course et se sentir prĂȘts.
Nous voilĂ le 20 mai 2023, alors je me souviens du mien comme si câĂ©tait hier et je te raconte lâhistoire de Caro sans lui en avoir encore parlĂ© donc je vais essayer de ne pas mĂ©langer nos deux histoires et de ne pas mâemballer dans mes Ă©motions mais tenter de retranscrire le plus justement possible ce quâelle a vĂ©cu. Câest avec lâenvie dâen dĂ©coudre et impatiente que Caro se rend ce matin sur la ligne de dĂ©part. Dans mes souvenirs, je lâai croisĂ© ou alors je lâai croisĂ© la veille ou peut-ĂȘtre quelques jours avant mais je me souviens bien quâelle mâavait rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois sa stratĂ©gie de course : « De toute façon, moi je marche dans toutes les montĂ©es, mĂȘme la premiĂšre Ă lâĂ©glise dâOrschwiller, sinon je nâarriverai jamais au bout. » Je lui rĂ©pĂ©tais quâon allait y arriver, quâon Ă©tait forte et quâon en avait assez dans la tĂȘte. On sâĂ©tait dit que les seules choses qui pourraient nous arrĂȘter câĂ©tait une douleur extrĂȘme, un problĂšme de santĂ© ou les barriĂšres horaires. Je savais que ni elle (eux) ni moi ne serions confronter aux barriĂšres horaires. On Ă©tait prĂȘte et on le savait.
Notre prĂ©paration a Ă©tĂ© bien diffĂ©rente, elle me comparait Ă une sportive de haut niveau qui prenait le dĂ©part dans la recherche de performance et moi je lâadmirais de savoir ĂȘtre mĂšre, femme et sur le point de devenir ultra-traileuse. En fait, je me disais que moi aussi Ă son Ăąge, le jour oĂč je serai maman, femme, toujours et encore prof⊠Bref, tu vois la charge mentale dont je te parle, je nâai pas besoin de la dĂ©crire et dâen faire un roman. Donc je me disais que moi aussi le jour oĂč jâaurai tout ça dans ma vie, jâespĂšre arriver Ă encore ĂȘtre ultra-traileuse, Ă encore pouvoir mâentraĂźner, Ă encore ĂȘtre une passionnĂ©e.
Pour Caro, la course se dĂ©roule plutĂŽt bien et ils suivent leur petit bonhomme de chemin avec Fred. Une fois la premiĂšre barriĂšre horaire passĂ©e, câĂ©tait le soulagement et elle savait que maintenant elle pouvait aller au bout. Bien sĂ»r que tout nâest pas beau et rose, il y a des moments difficiles, on parle de courir 109km. Mais au fil de la course les douleurs de Fred se rĂ©veillent et il va falloir prendre une dĂ©cision. Caro le voit souffrir, Fred a vraiment mal. Ils nâavancent plus vraiment et la course devient de plus en plus difficile. Câest alors avec beaucoup de difficultĂ© et un sentiment dâabandon que Caro dĂ©cide de faire sa course seule Ă partir du 35Ăšme km. Caro se trouve dans une situation particuliĂšre, la forme, le plaisir mais en mĂȘme temps ce sentiment de dĂ©ception vient quelque part en elle. Elle veut le terminer mais ne voulait pas terminer sans Fred. Alors, elle se dira trĂšs simplement quâelle ira au bout pour elle, pour lui et pour eux deux. Fred prendra de lui-mĂȘme la dĂ©cision de sâarrĂȘter plus tard dans la course, je nâai pas besoin dâen faire des tonnes, tu tâimagines bien que ce nâest pas facile de dire stop sur une course que tu prĂ©pares pendant des jours et dont tu attends avec impatience les Ă©motions de la ligne dâarrivĂ©e. Caro se retrouve quant Ă elle dans une situation particuliĂšre. Câest aprĂšs une bataille (elle mâa dit que ce nâĂ©tait pas une bataille mais une course plaisir, moi je te dis Caro que 21h de course câest une bataille, une lutte pour ton corps, une preuve dâun fort mental et un accomplissement pour ta confiance en toi) de 21 heures 5 minutes et 8 secondes que Caroline passe la ligne dâarrivĂ©e et retrouve Ă sa plus grande surprise son mari qui lâattend avec beaucoup de fiertĂ©.
Si je te retranscris cette histoire, câest parce quâelle vĂ©hicule les plus belles valeurs du trail Ă mes yeux. Je retrouve ici du partage, de lâempathie, de dĂ©passement de soi, du respect, de la confiance. Jâen oublie plein mais cette histoire est belle. Elle nâest pas belle parce quâils sâaiment, elle nâest pas belle parce quâelle a terminĂ©, elle nâest pas belle parce quâil lâattend Ă la fin. Elle est belle parce quâelle est allĂ©e au bout malgrĂ© les difficultĂ©s, les doutes, le manque de confiance. Elle est belle parce quâon retrouve deux personnes qui dans lâeffort savent faire la part des choses pour mettre en avant lâeffort de lâautre. En fait, cette histoire elle est belle car elle est Ă lâimage du trail, câest-Ă -dire remplie de hauts et de bas Ă surmonter et Ă affronter pour rejoindre une belle ligne dâarrivĂ©e.
Je remercie Caro qui mâaurait laissĂ© la chance de vous partager cette histoire. Lâhistoire dâune femme comme beaucoup dâentre vous qui a osĂ©, qui sâest lancĂ©e et qui nâen ai ressorti que plus forte. Alors elle comme moi, nous espĂ©rons que ces quelques lignes tâauront donnĂ© des idĂ©es.
Article de Tiffany Prinz