Chronique n°8
Les rĂȘves sont faits pour ĂȘtre rĂ©alisĂ©s
Jâai compris il y a quelques temps que croire en ses rĂȘves ça voulait dire se donner les moyens de les rĂ©aliser et que pour avoir de la chance il faut savoir la provoquer. Jâai pensĂ© à ça, il nây a pas si longtemps quand je courais seule. Et tu sais pourquoi, parce quâen ce moment je ne cours pas souvent seule.
AprĂšs la derniĂšre course, jâai eu besoin de courir en groupe, de partager des moments sur les sentiers. Dâaller courir mais pour dĂ©couvrir ou redĂ©couvrir des endroits, pour Ă©changer des instants, pour rire. Jâai ressenti le besoin de retrouver le trail insouciant, celui que jâai connu Ă mes dĂ©buts. Jâavais besoin de savoir que je pouvais toujours courir juste pour courir, pour le partage et pour le plaisir. Et en partageant ces quelques kilomĂštres, jâai rencontrĂ© des gens, on a Ă©changĂ© nos histoires, jâai retracĂ© mon parcours. Alors, je me suis rendu compte de ce que jâavais parcouru.
Je suis partie courir avec les personnes qui mâavaient emmenĂ© faire lâune de mes premiĂšre sortie trail au Galtz (dommage si tu ne connais pas parce que ça ressemble Ă Rio un peu mais juste un peu) et câĂ©tait chouette de se remĂ©morer ses souvenirs. Ce temps oĂč ils me racontaient leurs courses et leurs ultras et je leur rĂ©pondais que jamais de la vie je ne ferai un truc pareil, câest bon dâen rire.
Puis aussi, jâai lancĂ© un petit dĂ©fi Ă mon frĂšre, celui de participer ensemble au Raid Urbain multisports de Raid2Vous Ă Strasbourg le 1er mai. Il a acceptĂ© et sâest pris vraiment au jeu car il sâest mĂȘme inscrit Ă son premier trail depuis. Alors, de temps en temps, on part courir ensemble. Un soir, on enfile nos baskets et je lâemmĂšne sur mes premiers parcours dâentrainement. Ăa me touche, ça me fait un petit pincement au cĆur. Dâabord, je me souviens de moi, de mes premiĂšres foulĂ©es sur ses sentiers qui me sont chers. Ensuite, je le vois avancer, avec le sourire, rempli de plaisir et tellement fier, ça me semble tellement beau et bon de partager ça ensemble. En fait, on est fier ! On est fier de courir ensemble, on se prend au jeu et on rigole en se disant quâon pourra peut-ĂȘtre un jour monter ensemble sur un podium, gagner un relais ou une course duo puis on se souvient que pour ça faudra dĂ©jĂ quâon ne sâentretue pas. En fait, mon frĂšre mâa fait prendre conscience que jâĂ©tais en train de mener exactement la vie dont je rĂȘvais secrĂštement. Que jâavais parcouru un long chemin, que jâavais bien avancĂ© ces derniĂšres annĂ©es. Je lui dis « Bon, aprĂšs ce faux plat montant, y a une bonne cĂŽte, on pourra marcher et en haut tu relances. On fait un petit moment calme puis des petites accĂ©lĂ©rations sur 30 secondes quand je te le dirai. » Il mâa regardĂ© comme si jâĂ©tais folle, il mâa dit dâarrĂȘter de parler aussi vite, mâa demandĂ© si je pouvais encore respirer et Ă ajouter : « Je ne vois pas de quel faux plat montant tu parles parce que lĂ pour le commun des mortels, on est dans une vraie pente Tif. » On rigole bien quand on court ensemble, je vois quâil en bave vraiment et je comprends que quand je te dis que je me souviens Ă quel point câĂ©tait dur, câest totalement faux, je me souviens pas du tout dâavoir souffert comme ça. Pourtant, je suis certaine que je suis partie de zĂ©ro.
Enfin, tout ça pour te dire quâaujourdâhui plus que jamais je sais dâoĂč je viens et oĂč je suis arrivĂ©e.
ArrivĂ©e ? Mais quâest-ce que je te dis, jâai envie que cette aventure ne sâarrĂȘte jamais. Un projet en amĂšne un autre, une course terminĂ©e que je rĂȘve dâune autre, un entrainement fini que je regarde le prochain. Planifier ma saison en se disant quâun an câest trop court, quâune vie ne me suffira jamais pour tout faire.
Un jour je suis partie de chez moi avec des vieilles baskets, un jogging et un sweat pour essayer de courir aujourdâhui je nâimagine pas une seconde ma vie sans sport, course Ă pied et montagne.
Souvent, quand on me dit que câest incroyable, que mon parcours est beau, que je peux ĂȘtre fiĂšre de moi, je rĂ©ponds : merci, jâai eu beaucoup de chance. Mais de chance de quoi ? Est-ce que jâai eu de la chance de gagner un jour ? Est-ce que câest la chance qui fait que parfois jâai rĂ©ussi ? Je vais te dire que oui et non. Comme dans tous les jeux, il y a une part de chance, ce petit truc qui fait que dans une journĂ©e tout est alignĂ© pour que ce soit toi. Mais non, parce que ce nâest pas uniquement cette journĂ©e la qui fait que ça sera toi, câest aussi toutes les journĂ©es dâavant et tout ce que tu as mis en place pour rĂ©ussir cette journĂ©e-lĂ .
Par contre, jâai de la chance pour diffĂ©rentes raisons :
â Que la vie mâait amenĂ© Ă dĂ©couvrir ce sport et mâait poussĂ© Ă courir.
â De vivre Ă la petite montagne mais Ă la montagne quand mĂȘme, parce que jâai juste Ă enfiler mes baskets et courir.
â Dâavoir hĂ©ritĂ© dâun caractĂšre de merde (pardon il nây a pas dâautres mots et mes parents seront en total accord avec ce terme) qui me permet de me battre, de me relever plus forte Ă chaque fois que je tombe ou presque (des fois, ça pique un peu quand mĂȘme surtout quand câest dans les cailloux).
â DâĂȘtre entourĂ©e et soutenue. Alors je tâai dĂ©jĂ beaucoup parlĂ© de ma famille et de mes amis. Mais je ne tâai pas encore parlĂ© de ceux qui sont des amis maintenant, mais qui ont dĂ©cidĂ© de me soutenir au dĂ©part simplement parce quâils croyaient en moi. Je considĂšre que jâai de la chance dâavoir fait les bonnes rencontres au bon moment peut-ĂȘtre en fait.
Jâai rencontrĂ© HĂ©lĂšne et Virginie au 1er trail de la Tour (celui oĂč tu dois tâinscrire avec la femme de ta vie, seulement si tu es une femme et ça peut ĂȘtre ta mĂšre, ta tante, ta cousine, ta sĆur, ta grand-mĂšre, ta meilleure amieâŠ), elles mâont marquĂ© avec leurs grands sourires, leurs enthousiasmes naturels. En fait, Ă leurs cĂŽtĂ©s, tu as lâimpression que tu peux gravir des montagnes. Quand elles mâont proposĂ© de soutenir leur association, câest avec le plus grand plaisir que jâai dit OUI. HĂ©lĂšne mâa appelĂ© en me disant que jâĂ©tais exactement la sportive quâelles imaginent : pleine dâespoir et de plaisir vĂȘtu dâun grand sourire avec un cĆur qui bat au rythme de ma passion dans une histoire singuliĂšre. En fait, je suis heureuse, je suis honorĂ©e de savoir quâelles aient pensĂ© que je puisse ĂȘtre Ă lâimage de leur asso, ĂȘtre une source dâinspiration pour certaine. Et aujourdâhui jâai envie de les remercier Ă ne plus en finir. Elles me soutiennent dans mes projets, elles me permettent de mâexprimer, elles mâont montrĂ© que oui, certaines personnes ont Ă©tĂ© touchĂ© par mon histoire. Merci les filles ! GrĂące Ă Raid2vous, on vient me dire bravo Ă la fin dâune course, on mâencourage sur les sentiers, on mâenvoie un message avant ou aprĂšs une course, on mâĂ©crit pour me poser des questions. En fait, Raid2vous ça me permet de partager de maniĂšre dĂ©cupler ma passion. Ăa me permet de vous rencontrer.
Jâai rencontrĂ© Gilles et Kevin de chez RunAventure et ils mâont accueilli dans leur magasin Ă mes dĂ©buts me conseillant comme nâimporte quel autre coureur. Petit Ă petit, au fil des visites et des Ă©changes, une relation amicale est nĂ©e. Lors de mes premiĂšres performances, ils ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents pour me soutenir, me fĂ©liciter et me donner un coup de main matĂ©riel autant quâils le pouvaient. En fait, jâavais besoin de rien dâautre que de savoir que jâavais avec moi une petite team. Jâai petit Ă petit commencĂ© Ă porter fiĂšrement les couleurs de leur magasin trĂšs naturellement, parce quâils Ă©taient lĂ pour moi alors je ferai ce que je peux pour eux. Puis, jâai gagnĂ© lâUTDP et quand ensemble on a trinquĂ©, jâavais compris quâon Ă©tait en train dâĂ©crire une belle histoire. Une histoire qui mâexcitait autant quâelle mâeffrayait. Heureuse de savoir que jâavais un soutien mais peur de dĂ©cevoir ceux qui croient en moi. Aujourdâhui, je crois quâils sont lĂ pour le meilleur et pour le pire, que le plus important pour eux comme pour HĂ©lĂšne et Virginie câest de me voir parcourir les sentiers sans jamais perdre mon sourire.
Il y a quelques temps aussi, Kevin mâa Ă©crit pour me dire quâune marque lance une campagne de recrutement dâambassadeur, il me dit de tenter ma chance, que lui et Gilles feront ce quâils peuvent sâils peuvent me filer un coup de main. Toute façon, on mâa dit : tente, tu nâas rien Ă perdre et tout Ă y gagner. Du coup, jâessaie. Dans le questionnaire, on me demande de parler de mes plus beaux projets de trail running passĂ© et jâavais vraiment envie de te partager ma rĂ©ponse, je trouve quâelle fait un peu Ă©cho Ă cet Ă©crit : « Mon plus beau projet a simplement Ă©tĂ© celui de me mettre un jour Ă la course Ă pied, de mâinscrire Ă un premier 10km sur route puis un premier trail. Ă la fin de ce premier trail, je dĂ©couvre la SaintĂ©lyon.
Ă partir de lĂ , fin 2019, mon plus beau projet est de tout mettre en Ćuvre pour un jour courir la SaintĂ©lyon. Jây suis parvenue 3 ans plus tard et quelques mois aprĂšs cet accomplissement, câest sans le savoir la naissance de mon plus beau projet trail running qui pointe le bout de son nez : ma victoire Ă lâUltra Trail Des PaĂŻens (UTDP), le format 100K du Trail Alsace Grand-Est by UTMB.
Je dĂ©couvre les joies de la prĂ©paration dâun ultra trail, le plaisir des heures en montagne, me trouve une passion Ă©tonnante pour les sĂ©ances de cĂŽtes, mâĂ©tonne dâadorer mes dimanches souvent seule Ă galoper la moitiĂ© de la journĂ©e sur les sentiers. Une forte passion nĂ©e, je me dĂ©couvre compĂ©titive, battante, sans cesse Ă la recherche du meilleur. Je comprends aussi que le sport peut dĂ©cevoir et nous toucher dans notre orgueil. Mon plus beau projet de trail running, nâa pas Ă©tĂ© lâUTDP mĂȘme si la course contribue Ă la beautĂ© du projet aujourdâhui mais le cĆur du projet et ce qui le rend
merveilleux Ă mes yeux câest ce que jâai appris sur moi, sur le trail et sur ma relation Ă ce sport durant la prĂ©paration Ă cette course. »
Je ne sais pas trop si cette chronique a beaucoup de sens, si elle tâapportera quelque chose ou non. A moi, elle mâa permis de poser des mots, de sortir des Ă©motions et de me rappeler pourquoi je cours et jâaime ça. Sur les 2 premiĂšres courses de cette saison, jâai autant souffert que trouver du plaisir. Mais surtout je nâavais jamais trouvĂ© cette zone, la zone oĂč tu sais que tu prends quelques risques et, Ă la fin de chacune dâelle, je me suis demandĂ©e pourquoi jâavais couru. Les deux fois, jâavais Ă©tĂ© trĂšs fiĂšre et jâĂ©tais trĂšs heureuse, jâavais ressenti des Ă©motions et des sensations folles mais je me disais aussi que jâavais souvent oubliĂ© que le trail ce nâĂ©tait pas que lâarche dâarrivĂ©e et le chrono final.
Bref, si tu dois retenir quelque chose de tout ça câest que lorsquâon te dit de croire en tes rĂȘves, je tâassure que dây croire ça ne suffit pas. En gĂ©nĂ©ral, si on y croit, câest parce quâon veut quâils se rĂ©alisent. Et je te le dis, pour les rĂ©aliser, il faut se donner les moyens de le faire. Rien ne tombe du ciel, câest comme quand tu as faim, tu dois te bouger pour au moins commander un truc Ă manger et au mieux tu te bouges pour faire Ă manger.
VoilĂ , tes rĂȘves se rĂ©aliseront Ă la hauteur Ă laquelle tu tâes donnĂ© les moyens. AprĂšs, je ne te dis pas que tout se rĂ©alisera mais se donner les moyens ça permet de ne jamais regretter, de se dire que tu auras tout fait pour rĂ©ussir.
Coup de cĆur n°8.1
Un dĂ©fi rempli dâamitiĂ©
Il y a quelques temps Christelle mâannonçait quâelle allait participer au Corsica Raid avec son amie Lisa. Elle allait former lâĂ©quipe des Knackis.
Lisa et Christelle sont amies depuis des nombreuses annĂ©es. Elles sont toutes les deux mamans et partagent Ă©normĂ©ment de choses, comme des amis, mais jusquâĂ prĂ©sent le sport nâĂ©tait pas vraiment aux programmes de leur moment entre filles.
Christelle pratique le trail depuis quelques annĂ©es maintenant et câest dâailleurs grĂące Ă cela que je la connais. Quant Ă Lisa, je lâai rencontrĂ© grĂące Ă Christelle lors dâune soirĂ©e pizza et elle nous prend plutĂŽt pour des grosses folles quand on lui raconte nos courses et nos sorties. Elle a dĂ©jĂ un peu couru mais pas plus que ça.
Et pourtant, au contraire de ce quâon peut imaginer, lâidĂ©e vient de Lisa. Câest lors dâune soirĂ©e, trĂšs lĂ©gĂšrement arrosĂ©e, que Lisa lance lâidĂ©e et Christelle, sans trop rĂ©flĂ©chir, dit oui. Mais une fois quâon a dit oui, câest trop tard, on a signĂ©, on y va. Les Knackis se lancent alors dans les entrainements et la recherche de sponsors. Elles sont motivĂ©es et on ressent que leur amitiĂ© leur donne des ailes. CâĂ©tait sans compter sur une belle chute de Lisa qui lui coutera une opĂ©ration et quelques semaines dâarrĂȘt avant une longue rĂ©Ă©ducation. Aujourdâhui, les filles sâentrainent Ă nouveau ensemble et si je vous partage ce dĂ©but dâhistoire, câest parce que jâai dĂ©jĂ hĂąte de vous raconter la fin avec leur aventure en Corse.
Si tu as envie dâen savoir un peu plus et de suivre leur pĂ©riple voici leur compte instagram : https://www.instagram.com/les_knackis68/
Article Tif Prinz
Et si toi aussi tu as envie de dĂ©couvrir le Trail et une aventure en DUO 100% fĂ©minin avec ta mĂšre, ta sĆur, ta collĂšgue, ta meilleure amieâŠrendez-vous le 15 septembre pour participer Ă lâĂ©dition 4 du Trail de la Tour
Pour sâinscriređ
https://forms.registration4all.com/EventRegistration/Register_Sport_Event.aspx?EventID=202455