Chronique nĀ°5
Les questions de trop
Une saison 2023 de reĢve, cĢ§a tu lāavais bien compris et me voilaĢ aux pieds dāune nouvelle saison. Il y a maintenant un tout petit peu plus dāun mois que jāai repris le chemin de lāentraiĢnement. La blessure māa fait couper la course un petit moment et māa permis de remettre mon entraiĢnement en question. ApreĢs quelques passages chez les docs et des moments en salle dāattente, cāest avec de nombreuses questions que jāavance vers la nouvelle saison. Jāai duĢ apprendre aĢ faire autre chose que courir, je vais nager, je vais rouler, jāapprends aĢ me forcer aĢ faire du renforcement et des eĢtirements, je remercie les speĢcialistes qui māentourent de prendre du temps pour moi. En fait cāest un nouveau fonctionnement auquel jāai simplement duĢ māadapter.
Quāest-ce que je te dis ? Simplement ? Nāy crois pas aĢ cĢ§a.
Avant de māadapter, jāai duĢ accepter. Avant dāaccepter, jāai duĢ comprendre. Avant de comprendre, je me suis deĢtesteĢe. Avant de me deĢtester, jāen ai voulu aĢ la Terre entieĢre et jāai eĢteĢ triste.
En lāeĢcrivant et en le vivant, je me dis et je me suis dit des milliers de fois que je suis vraiment ridicule dāen faire tout un drame. Une blessure qui tāempeĢche de courir, il y a tellement plus grave dans la vie. Avant tu ne courrais pas, tu allais treĢs bien, courir nāest pas une fin en soi. Je me disais, arreĢte dāeĢtre aussi beĢte ce nāest pas ton meĢtier, tu nāes pas atteinte dāune maladie incurable, personne ne va mourir. Et jāavais beau me dire cĢ§a, rien aĢ faire, cĢ§a ne changeait rien. Ce nāest plus un secret, aujourdāhui tu le sais que je suis borneĢe. Alors dāabord, jāavais mal, jāai un peu serreĢ les dents et jāai continueĢ. Je nāai bien entendu rien dit aĢ personne. Puis le jour ouĢ apreĢs quelques meĢtres de course jāai pleureĢ de douleurs, je me suis dit quāil eĢtait lāheure de sāarreĢter et dāappeler son meĢdecin. Pourquoi prendre le probleĢme aĢ temps quand on peut attendre le dernier moment, cāest tellement plus droĢle comme cĢ§a. Jāai eu droit au Ā« il faut faire une pause, voici une ordonnance pour une eĢcho et des anti-inflammatoire Ā». Les anti- inflammatoires sont toujours encore dans lāarmoire, en revanche jāavais vraiment mal alors jāy suis alleĢe aĢ lāeĢcho. On soupcĢ§onnait une tendinite mais aĢ lāeĢcho on ne voit rien. On me dit que si jāai reĢellement mal, et jāavais mal meĢme en marchant, il faut que jāaille faire une irm. Je reste positive en me disant que lāirm ne montrera peut-eĢtre rien, que cāest peut-eĢtre juste la fin dāune grosse tendinite et que dans 1 semaine je peux repartir. Je sors de lāirm, dans ma voiture je regarde les reĢsultats, autant dire que je ne comprends pas le chinois alors en meĢme temps que jāenvoie le compte rendu aĢ ma kineĢ, je fais des recherches sur internet. Je te laisse imaginer que dāapreĢs internet, je ne pourrais plus jamais courir, en meĢme temps ma kineĢ me reĢpond de ne pas regarder sur internet. Trop tardā¦ Syndrome feĢmoropatellaire de stade 2. En gros, jāai une deĢgeĢneĢrescence du cartilage du genou, un style dāarthrose.
Jāai 2 choix, je pleure toutes les larmes de mon corps en me disant que je ne pourrais plus jamais courir ou je fais tout pour pouvoir continuer. Comme je ne sais pas faire de choix, jāai fait les 2. Je suis alleĢe chez la kineĢ en pleurant et je lāeĢcoute sans heĢsiter quand elle me dit de faire 2 fois par semaine ses exos que je deĢteste. Jāai deĢtesteĢ mon podologue quand il māa fait comprendre que je ne pourrais pas courir comme cĢ§a jusquāaĢ la fin de ma vie mais je lāadore depuis que ces semelles me font courir sans douleur. Je suis alleĢe chez la doc du sport, elle māa dit dāaller nager 2 fois par semaine, je me suis dit quāelle est compleĢtement folle, je connais maintenant tous les maiĢtres-nageurs et je sais compter de 25 en 25 comme une pro. Enfin, tu vois je suis un peu passeĢe par les meĢmes eĢtapes que dans un ultra finalement.
Et aujourdāhui, je crois les doigts et je touche du bois en lāeĢcrivant, tout va bien, pas de douleurs en vue meĢme si je sais quāelles peuvent revenir de temps aĢ autre.
Mais en vrai, tu sais de quoi jāavais peur ?
Je craignais dāavoir veĢcu une merveilleuse saison et de ne plus jamais pouvoir gouĢter aĢ cĢ§a. Peur dāavoir tout gaĢcher, peur de ne pouvoir jamais deĢmarrer une nouvelle saison, peur de ne pas eĢtre au deĢpart des belles courses qui māattendent en 2024. Et ce qui est assez dingue, cāest quāaujourdāhui je sais que je vais pouvoir eĢtre aux deĢparts de ses courses mais jāai encore peur.
Je ne sais pas si cāest peur le mot juste mais je crois quāil nāexiste pas vraiment de mot pour deĢfinir ce que je ressens.
Je me suis adapteĢe mais est-ce que tout ce que jāai changeĢ dans mon entraiĢnement va suffire, suffire pour pallier la douleur mais aussi suffire pour reĢussir ma saison, reĢussir comme je lāentends moi ?
Je me suis adapteĢe mais est-ce tous les changements effectueĢs vont vraiment eĢtre beĢneĢfique pour mes performances ?
Je me suis adapteĢe et je māalignerai sur les lignes de deĢpart mais est-ce quāapreĢs une fin de saison un peu compliqueĢe je ne mets pas la barre trop haute ? Est-ce que je nāen attends pas un peu trop de moi ?
Quand je me pose ces questions, jāai peur.
Puis je me dis, mais tu es ridicule, ce nāest que du sport, un loisir, un plaisir. Ici se trouve la limite. La limite entre la performance et le plaisir. Je refuse absolument que la course devienne une corveĢe, une obligation que je māimpose pour performer et ne pas deĢcevoir. Dans ces moments-laĢ, je me rappelle les raisons pour lesquelles je cours, mes deĢbuts en trail, mes premieĢres courses et mon sourire sur les sentiers. La discipline et la rigueur cāest beau, lāexigence cĢ§a permet dāavancer mais parfois cĢ§a te pousse un peu loin dans tes retranchements. Tu lāas compris, je suis assez doueĢe pour me mettre la pression toute seule comme une grande.
Alors, en 2024, jāai de belles courses de preĢvues mais je me fixe quelques objectifs (au-delaĢ dāarreĢter lāalcool jusquāaĢ la CCC, ce qui est aĢ vrai dire un plus gros objectif que la CCC en elle- meĢme) :
ā eĢtre fieĢre de moi quel que soit le reĢsultat dāune course car jāaurai donneĢ le meilleur de moi dans tous les cas.
ā aller sur les lignes de deĢpart en sachant de quoi je suis capable mais en gardant toujours en teĢte que je ne suis pas maiĢtre de tout et que terminer est deĢjaĢ beau.
ā me soucier de moi et uniquement de mes sensations.
ā me rappeler pourquoi je cours.
En gros, je veux te dire ici quāen fait une guerrieĢre cĢ§a peut craquer de temps en temps. Mais quand tu craques, souviens toi dāouĢ tu viens et nāoublie pas ouĢ tu veux aller ! Jāai envie de te dire Ā« Aie confiance en toi ! Ā» mais tous ceux qui me connaissent vraiment bien savent que je suis treĢs mal placeĢ pour le dire ouĢ alors je peux y ajouter Ā« Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais Ā».
Je nāai pas eĢcrit grand-chose, en tout cas moins que les dernieĢres fois mais ce sont les quelques penseĢes qui me traversent lāesprit ces derniers jours, juste avant de prendre le deĢpart de la premieĢre course de la saison. Et cette fois-ci, je laisse plus de places aĢ dāautres nanas qui ont- elles aussi beaucoup aĢ nous dire alors direction le coup de cÅur.
Coupe de cÅur nĀ°5
Donner la vie avec passion
La grossesse et le sport sont des sujets qui me touchent particulieĢrement. Je ne suis pourtant ni meĢre ni enceinte. Mais, il arrive de temps en temps quāon me demande comment je ferai le jour ouĢ jāaurai envie dāun enfant. GeĢneĢralement, je reĢponds que je nāy pense pas pour le moment, que je verrais si un jour la question se pose ou alors je reĢponds tout simplement : Ā« Bien si je le deĢcide alors jāaurai un enfant ! Ā» et aĢ cĢ§a on me reĢpond : Ā« Alors tu feras quoi du trail ? Ā». Dāabord je me dis Ā« ils ont raison, cāest mort jamais de la vie jāarreĢte le sport pour un moĢme Ā» puis je me dis que je suis une personne immonde puis finalement je pense que si je le veux, je serai forceĢment bien moins eĢgoiĢste et alors preĢte aĢ māadapter et faire des sacrifices. Mais, aĢ aucun moment je nāimagine un jour arreĢter le sport pour cette raison. Quand jāose parler de cĢ§a aĢ mon entourage, jāentends dans une grande majoriteĢ des cas : ce nāest pas possible, tu serais inconsciente, tu es compleĢtement folle. JāespeĢre graĢce aĢ ces quelques lignes pouvoir rassurer, reĢconforter et informer quelques personnes.
Anne-Lise Rousset, Manon Genet, BeĢneĢdicte Perron, Floriane Hot, et jāen passe, ont des points communs. Elles sont athleĢtes et maman ou future maman. Mais surtout, elles ont pratiqueĢ ou pratique le sport durant leur grossesse.
Alors, je ne vais pas retracer lāhistoire de ces athleĢtes que tu pourras trouver treĢs facilement par toi-meĢme. Je preĢfeĢre ici, relayer les teĢmoignages de femmes sportives de mon entourage qui ont veĢcu ou vivent une grossesse.
Anne, Elodie, Fanny et Delphine ont reĢpondu aĢ mes quelques questions. Je les remercie dāailleurs dāaccepter de se livrer et dāavoir pris le temps de le faire. Des questions simples que je me pose quand je pense au fait quāun jour jāaurai peut-eĢtre envie dāeĢtre meĢre sans sacrifier totalement ma passion.
Toutes les quatre pratiquent le sport durant des heures et des heures par semaine, des sports varieĢs (natation, trail, veĢlo de route, VTT, randonneĢe, ski etc.) et ont toutes un meĢtier aĢ coĢteĢ de cette pratique.
Anne, Elodie et Fanny ont un peu de recul sur leur grossesse quant aĢ Delphine, elle, est actuellement enceinte.
Il faut aussi savoir que ces femmes ont veĢcu des grossesses aĢ des Ā« eĢpoques Ā» diffeĢrentes.
ā Avant dāeĢtre enceinte, quand le projet dāavoir un beĢbeĢ sāest construit as-tu penseĢ au sport ? Est-ce quāun moment tu as pu voir ta passion comme un frein aĢ ce projet ?
Anne : Non pas du tout, jāai toujours eĢteĢ passionneĢe de sport mais jamais cela nāa eĢteĢ un frein ou un sujet de discussion quant au fait dāavoir un enfant.
Jāai bien pris le temps de choisir une poussette avec laquelle je pourrais facilement aller courir et un porte beĢbeĢ pour aller marcher !
Elodie : Avant mes 30 ans, lāenvie dāavoir un enfant ne māavait pas effleureĢ lāesprit. Ma principale preĢoccupation eĢtait dāallier la course aĢ pied aĢ mon planning dāinfirmieĢre. Et effectivement, une fois quāest apparue cette ideĢe de construire une famille jāai plusieurs fois
douteĢā¦ Je nāavais pas Ā« peur Ā» de ne plus courir comme avant je nāavais JUSTE pas envie dāarreĢter de courir !!!
Fanny : Non pas vraiment. ForceĢment dans lāentourage on coĢtoie des femmes sportives enceintes. Donc inconsciemment on se dit que le quotidien sportif ne va pas forceĢment eĢtre impacteĢ les premiers mois. Personnellement jāavais deĢjaĢ fait beaucoup sur le plan sportif. Avoir un enfant eĢtait un projet important et la suite logique de ma vie de femme. Je nāavais aucun mal aĢ mettre ma passion en second plan, car je savais que jāallais pouvoir aĢ nouveau combiner les deux le moment venu.
Delphine : Oui clairement car le sport fait pleinement partie de ma vie, cāest une de mes plus grandes sources de plaisir. Jāai des eĢchos tellement divers de femmes sportives comme moi et certaines nāont pas pu courir de toute leur grossesse (chutes de tension, grossesse aĢ risque obligeant lāalitementā¦) alors jāespeĢrais de tout cÅur pouvoir continuer aĢ faire du sport.
Alors non, pas un frein mais il fallait bien deĢterminer malgreĢ tout un beau dernier objectif (maratrail des passerelles de Monteynard en Juillet 2023 pour ma part) et mettre en pause les Ā« grosses Ā» performances au cas ouĢ je tombais enceinte rapidementā¦ et je suis vite tombeĢe enceinte ! Jāai de la chance car jāai pu faire un dernier trail en septembre en me disant que ce serait le dernier vu le manque dāeĢnergie incroyable. Sans eĢtre un frein, le projet de grossesse neĢcessite juste dāadapter ses prochains objectifs (au cas ouĢ). Je pense que cāest plus compliqueĢ quand tu peines aĢ tomber enceinte parce que le projet devient obseĢdant et il est difficile de te projeter dans le temps, de deĢfinir des objectifsā¦ et on avance beaucoup mieux avec des objectifs distincts (je trouve).
ā Vers quel professionnel tāes-tu tourneĢ pour aborder le sujet ? Comment a-t-il reĢagi ? Y a-t-il eu des suivis plus particuliers lieĢ aĢ ta pratique sportive ?
Anne : Mon gyneĢcologue māa toujours dit que je pouvais tout faire (jāai skieĢ au premier trimestre, randonneĢ, fait du veĢlo, de la natation, du renfo etcā¦) et que si je devais faire une fausse couche cāest que cāeĢtait naturel et spontaneĢ car Ā« lāÅuf Ā» nāeĢtait pas viable. 0 pression.
Elodie : Jāai rencontreĢ des difficulteĢs aĢ tomber enceinte. Je savais deĢjaĢ avant meĢme dāessayer que le chemin serait long jusquāau Ā« sommet Ā». Jāai dāabord eĢteĢ suivi au CMCO (Centre Medico Chirurgical ObsteĢtrical), laĢ-bas on a rapidement estimeĢ que ma pratique sportive eĢtait lāun des obstacles aĢ ma fertiliteĢ. Heureusement jāai trouveĢ une gyneĢcologue priveĢe speĢcialiseĢe dans lāinfertiliteĢ et celle-ci a su me comprendre et adapter sa prise en charge en fonction de mes soucis physiques, moraux et besoins sportifs. Il ne faut pas heĢsiter aĢ consulter diffeĢrents professionnels et trouver celui qui humainement nous convienne.
Fanny : Je nāai pas vu de professionnel speĢcifique mis aĢ part le gyneĢco. JāeĢtais deĢjaĢ au clair que jāallais lever le pied, et lui māa encourageĢe aĢ continuer une pratique sportive seine, sans exceĢs.
Delphine : Je me suis tourneĢe vers une sage-femme sans heĢsitation. Jāai la chance dāavoir fait une formation avec La Clinique du Coureur (en tant que kineĢ) qui parle grossesse et course aĢ pied donc je savais que je pouvais continuer aĢ courir et on te dit que tu peux continuer, quāil faut par contre eĢcouter tes sensations. Parfois cĢ§a peut eĢtre un peu flou comme notion, mais il faut se faire confiance. Elle a treĢs bien reĢagi en me disant de simplement eĢcouter les signaux que māenvoient mon corps et de diminuer les intensiteĢs (de toute facĢ§on, vu le manque dāeĢnergie dans lāeffort par rapport aĢ dāhabitude, tu nāas pas trop le choix). Ma meĢdecin et ma sage- femme insistaient aĢ juste titre, sur le fait que cĢ§a nāeĢtait pas une maladie et quāaĢ ce titre, les habitudes devaient resteĢes les meĢmes, simplement, avec toujours un peu moins dāintensiteĢ dans lāeffort.
ā Je suppose que ta pratique sportive a changeĢ, alors quels ont eĢteĢ les changements dans la pratique? En fonction du temps et de lāeĢvolution de la grossesse ?
Anne : Vraiment au feeling, sans me poser de question. Je nāavais pas de pratique compeĢtitive aĢ lāeĢpoque, donc je faisais comme jāavais envie. Pas mal de natation en fait, et beaucoup de repos aussi, car quand tu es PE (professeur des eĢcoles) avec un double niveau et enceinteā¦ les journeĢes sont longues.
Elodie : A 1 mois de grossesse jāai failli perdre mon beĢbeĢ. Du coup, mes projets dāentraiĢnements de course aĢ pied sont tombeĢs aĢ lāeau plus vite que preĢvu ! Jāai eu treĢs peur et cela fut un eĢlectrochoc ! Jāai duĢ arreĢter de courir et de travailler. ApreĢs quelques semaines de stabilisations, jāai pu reprendre de la marche rapide, randonneĢe, veĢlo dāappartement, natationā¦ je me suis fixeĢe progressivement de nouveaux objectifs : 10000 pas par jour, 5x2km de natation par semaine etc.
Fanny : ForceĢment cela a changeĢ. Moins dāentraiĢnements et surtout moins speĢcifiques, puisque les objectifs nāeĢtaient plus les meĢmes. Ici cāeĢtait de maintenir une forme physique et un bien eĢtre de pouvoir se deĢpenser. En fonction de lāeĢvolution de la grossesse jāai adapteĢ les activiteĢs. Parfois beaucoup de fatigue se faisait ressentir, donc jāadaptais la freĢquence des activiteĢs. Et plus la grossesse avancĢ§ait, moins je courais, mais plus je faisais du veĢlo (route ou VTT aĢ la sensation et aĢ lāenvie).
Delphine : Je me reĢpeĢte mais aĢ part lāintensiteĢ de mes efforts que jāai duĢ revoir aĢ la baisse, jāai continueĢ les meĢmes sports mais sans contact et sans compeĢtition. Un peu moins de course aĢ pied quāen temps normal, toujours autant de veĢlo (mais plus dāappartement pour eĢviter les chutes beĢtes), de la natation et du renfo adapteĢ (jāeĢvite le renfo ventral bien quāen yoga je māautorise encore aĢ me mettre sur le ventre).
Dans le cas de la course aĢ pied, parfois cĢ§a me tire davantage au niveau du bas ventre et cĢ§a pousse sur le peĢrineĢe donc il māarrive de marcher ou dāalterner marche et course.
Mon sport eĢtait quasi journalier avant la grossesse et cāest toujours le cas aujourdāhui aĢ preĢs de 6mois et 1/2 de grossesse. Mais je fais de moins en moins de fractionneĢ en course et de moins grosses distances pour eĢpargner mon peĢrineĢe (sur lequel je suis concentreĢe +++ quand je cours).
ā DāapreĢs toi, quāest-ce que le sport tāa apporteĢ durant ta grossesse ?
Anne : Le sport tāapporte les meĢmes bienfaits que quand tu nāes pas enceinte, deĢtente physique et mentale, bonne fatigue, meilleur sommeil et peut eĢtre que le fait de nager te fait te sentir dans ton eĢleĢment (baleine).
CĢ§a permet de rester en forme aussi, de limiter la perte de masse musculaire et le gain de masse graisseuse !
Et aussi de preĢparer aĢ lāaccouchement pour eĢtre en forme apreĢs aussi, car cĢ§a cāest un sacreĢ marathon !
Elodie : Avant, pendant, apreĢs la grossesse le sport est mon eĢchappatoire, mon antideĢpresseur. Enceinte, jāai appreĢcieĢ me sentir toujours Ā« accompagneĢe Ā», en rando, dans lāeauā¦ Je me sentais connecteĢe davantage aĢ mon beĢbeĢ. Le sport māa permis de ne pas prendre beaucoup de poids, de prendre soins de mon corps (et de ma teĢte) et de bouger chaque jour avec des objectifs accessibles, meĢme parfois ambitieux !
Fanny : Le sport māa apporteĢ ce sentiment de continuiteĢ dans lāactiviteĢ, de ne pas devoir Ā« stopper Ā» une passion, un besoin, pour un projet dāavoir un enfant. Car les deux, sans contre- indication meĢdicale, peuvent treĢs bien se combiner, et justement, apportent une stabiliteĢ aĢ tout niveau (psychologique, au niveau du corps).
Delphine : Il māapporte tellement de bien-eĢtre et dāendorphines !! Jāai parfois lāimpression dāeĢtre sous cortisone tellement je me sens en forme ! Et aĢ lāinverse, les jours sans sport, je suis toute amorphe, toute fatigueĢe et molle du genouā¦ Les eĢtirements et le yoga aussi sont hyper salvateurs ! Jāarrive encore aĢ faire sauter des blocages au niveau du dos, cāest un reĢgal ! Quand je nāarriverai plus aĢ le faire moi-meĢme, jāirai chez lāosteĢo, mais en attendant cāest parfait.
Et il ne faut pas neĢgliger aussi lāaspect social : entoureĢe des personnes avec qui jāaime pratiquer (la course essentiellement) je vis encore mieux cette grossesse et je ne me sens pas exclue, jāadapte juste mes seĢances aupreĢs dāeux.
ā Comment ton entourage, les personnes que tu as croiseĢes ou avec qui tu as eĢchangeĢ ont reĢagi lorsque tu leur eĢvoqueĢ la pratique sportive pendant ta grossesse ?
Anne : Ah bah comme dāhabitude, tu as ceux qui disent que cāest dangereux, que tu risques la fausse couche et ceux qui gentiment ferment leur bouche.
Mais comme je te le disais deĢjaĢ, il nāy avait pas de partage de vie aĢ lāeĢpoque, on vivait plus discreĢtement donc on nāeĢtait pas vraiment au courant de ce que faisaient les autres ou pas !
Elodie : Jāai ressenti beaucoup de bienveillance et dāadmiration.
Par contre on māa souvent rabaĢcheĢ de me reposer, de dormir, de me poserā¦ je pense que le plus important est de se sentir bien, en accord avec ses propres besoins (tout en restant prudente pour son beĢbeĢ). Je pense que le corps est bien fait et quāil yāa (dans la plupart des cas) des signaux dāalerte qui nous font dire si ce que lāon fait est bien ou mal. Il faut sāeĢcouterā¦
Fanny : Les femmes qui eĢtaient de base treĢs sportive et qui ont eĢteĢ enceintes nāavaient aucun mal aĢ comprendre. Certaines pouvaient eĢtre dans lāexceĢs et avaient du mal aĢ se deĢtacher, dāautres le faisaient au feeling et se posaient moins de question. JāeĢtais plutoĢt dans cet esprit- laĢ. Les personnes plus aĢgeĢes de mon entourage, dāune autre geĢneĢration, avaient plus de mal aĢ comprendre ce besoin de continuer une activiteĢ, meĢme reĢduite. Surtout par crainte quāil arrive quelque choseā¦
Delphine : Ā« Tu cours encore aĢ 6 mois de grossesse ? Ā» Ā« Attention quand meĢme, tu vas accoucher trop toĢt avec ces conneries ! Ā» Ā« Vous eĢtes 2 maintenant, fais attention quand meĢme ! Ā» Et jāentends la grand-meĢre de Charly (mon conjoint) qui me dis depuis le deĢbut de la grossesse Ā« bon jāespeĢre quāelle ne court plus de 10km hein Ā»ā¦ Tout le monde est plutoĢt inquiet autour de la question et les ideĢes recĢ§ues sont eĢnormes.
ā Quels conseils aurais-tu envie de donner aĢ une future maman sportive ?
Anne : Profite !
CĢ§a passe tellement et trop vite (quand on a la chance que tout aille bien).
Fais du sport, si tu peux bien suĢr, cāest mieux ! Comme toujours dāailleurs, meĢme si tu nāes pas enceinte. Et si tu en as envie mais surtout prends soin de toi et profite, cāest magique !
Elodie : Il faut accepter que la vie (de sportive) ne sera plus la meĢme, mais que le sport peut y avoir sa place quotidiennement (ou presque) ! A chaque peĢriode de la vie, ses objectifs, ses performancesā¦
Porter et donner la vie cāest la plus belle des compeĢtitions ! Il faut croire en soi, en ses ressentis. Et honneĢtement la reprise est un pur bonheur, je me suis reĢgaleĢe !! Faites-vous bien entoureĢs de professionnels sensibiliseĢs (ex: une kineĢsitheĢrapeute speĢcialiseĢe pour la reĢeĢducation du peĢrineĢe), informez-vous (la clinique du coureur programme speĢcifique aĢ la reprise de la course post accouchement) et inspirez-vous des plus grandesā¦ Anne Lise Roussel, Clarisse Agbegnenouā¦
Fanny : De sāeĢcouter, de ne pas se focaliser sur lāactiviteĢ sportive, il y a un temps pour tout. La grossesse nāest pas veĢcue par toutes les femmes de la meĢme facĢ§on. Mais des enfants on nāen a pas 10 (enfin si cĢ§a arrive aha). On peut treĢs bien faire une pause durant quelques mois et profiter de cette nouvelle aventure, pour reprendre plus sereinement par la suite, en combinant vie de maman, vie professionnelle, vie sportive.
Delphine : De ne pas changer trop brutalement ses habitudes sportives. LāarreĢt brutal de sport comme une intensification trop rapide sont source de blessures et de danger (cāest la kineĢ qui parle). Mais si tu tāeĢcoutes un minimum, tu sens que parfois il ne faut pas forcer mais quāaĢ dāautres moments (le matin aĢ jeun par excellence pour moi) tu peux aiseĢment faire du sport comme tu lāentends. Et surtout, le sport est une source incroyable dāeĢnergie, accessible, gratuite quāon a tout inteĢreĢt aĢ saisir.
Plus on bouge, moins on deĢveloppe de pathologies en tout genre (jambes lourdes, blocagesā¦) et cāest tout aĢ fait valable dans une grossesse classique (forceĢment diffeĢrent quand on ne nous laisse pas le choix dāeĢtre aliteĢe pour une raison particulieĢreā¦).
Je dirais aussi de ne pas neĢgliger ni oublier de pratiquer des eĢtirements/assouplissements reĢgulieĢrement et du renfo du transverse et du peĢrineĢe, cāest aussi cĢ§a qui aidera les femmes aĢ pratiquer leur sport le plus longtemps possible durant leur grossesse.
Attention par contre aĢ ne pas tirer trop fort lors des eĢtirements et ne pas neĢgliger la deĢtente de tous nos tissus provoqueĢs par la relaxine (dāouĢ la faiblesse de notre plancher pelvienā¦).
Elles ont sublimement bien reĢpondu aĢ mes questions et jāespeĢre que vous avez pu avoir des reĢponses, vous reconnaiĢtre et apprendre des choses dans cela. Pour ma part, comme le sujet māinteĢresse, je peux te conseille dāautres petites choses :
ā Va faire quelques recherches, eĢcouter, lire ce que Marion Delespierre raconte aĢ ce sujet. Tout comme tu peux trouver des informations aupreĢs de Blandine Lhirondel
ā Le podcast Ā« Lāappel de la meĢre Ā» de Course EĢpique avec Laure Desmurs.
Article / Tif Prinz
Avec la participation de Elodie GeĢrard, Fanny Amman, Anne Bernhardt et Delphine Dassy
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