Chronique n°3
Le trail, les autres et moi alors ?
La saison derniĂšre, jâai rĂ©alisĂ© des performances que jamais je nâaurais imaginĂ© ĂȘtre capable de faire. Quelques-unes de ces performances mâont permises de monter sur un podium, de vivre des Ă©motions exceptionnelles (je tâen parle dans la chronique n°2) et de dĂ©couvrir diffĂ©remment le monde du trail et du sport.
En fait, jâai Ă©voluĂ©, progressĂ© et je cherche Ă faire toujours mieux. Jâen veux toujours plus et câest toujours dans lâidĂ©e de donner le meilleur de moi-mĂȘme que je prends le dĂ©part dâune course. Faire de mon mieux, pour ne rien regretter et essayer dâĂȘtre satisfaite Ă lâarrivĂ©e ! Et justement, Ă lâarrivĂ©e que se passe-t-il ? AprĂšs une belle course, une belle performance, une
rĂ©ussite ? Une fois que je suis montĂ©e sur le podium, quây a-t-il ?
Dans les faits, mon after-course ressemble plus ou moins à ça :
1) Pleurer bien entendu !
2) RĂąler un peu et parfois beaucoup.
3) Dire aux membres de mon petit staff tout ce quâils ont fait de mal en les engueulant (un peu mais pas trop pour ne pas changer les bonnes habitudes) puis juste aprĂšs les prendre dans mes bras et les remercier Ă lâinfini.
4) Boire, beaucoup mĂȘme, tu te doutes bien que je te parle de coca et de Sainte-Yorre.
5) Me doucher pour enfiler la plus belle tenue choisie avec soin la veille. Oui, la veille dâune course je glisse toujours une tenue « podium » dans mon sac en me disant que je lâemporte juste au cas oĂč parce quâon ne sait jamais.
6) Monter sur le podium et sourire.
7) Boire une biĂšre et en gĂ©nĂ©ral partager une petite tarte flambĂ©e avec les copains. En revanche, je me suis lancĂ©e un dĂ©fi sans alcool jusquâĂ la CCC alors si tu me vois boire une biĂšre Ă lâarrivĂ©e des prochaines courses nâhĂ©site pas Ă venir me demander si elle est sans alcool. En rendant ce dĂ©fi public, je crois bien quâil va falloir que je le tienne.
8) Rentrer chez moi : prendre une douche brulante durant des heures, me masser et boire un litre de Sainte-Yorre en me persuadant quâavec ça il est certain que je nâaurai mal nulle part le lendemain, manger tout (absolument TOUT) ce qui me passe par la tĂȘte mais qui ne prend surtout pas de temps Ă ĂȘtre fait car dans ces cas je suis prĂȘte Ă tuer pour manger. Comprends ici que je peux passer des chips au chocolat, des bretzels aux bonbons (les bouteilles de cocas rose et bleue, la vie), des cĂ©rĂ©ales au saucisson.
Et je tâinterdis de me juger, jâai bien le droit de mâenfiler quelques petits plaisirs aprĂšs
une journée pareille.
9) Dormir trĂšs mal.
10) Avoir des courbatures de la mort mais dĂ©jĂ hĂąte dâaccrocher le prochain dossard.
Par contre, quâon soit bien dâaccord, ça câest quand tout se passe bien, lorsque ma course a Ă©tĂ© fantastique et que toutes les planĂštes Ă©taient alignĂ©es. Si ce nâest pas le cas, je passe du
point 1 directement au 9 pour revenir au 1. Mais aujourdâhui, on laisse les cĂŽtĂ©s nĂ©gatifs et on ne parle que des moments oĂč tout roule.
Dans ma petite tĂȘte et mes pensĂ©es mon after-course ressemble plutĂŽt à ça :
1) Un feu dâartifice, une explosion dâĂ©motions.
2) Quelques heures sur un petit nuage (je te parle dâheures qui peuvent devenir des jours).
3) Un shoot Ă©norme dâendorphine (celui qui me fait super mal dormir) qui mâenvoie sur une autre planĂšte pendant un petit moment en oubliant mĂȘme parfois quâil existe autre chose que le trail dans ma vie.
Et vient le moment, oĂč totalement vide dâĂ©nergie, fatiguĂ©e mais pleine dâĂ©motions, je prends mon tĂ©lĂ©phone pour rĂ©pondre Ă diffĂ©rents messages. Lâinstant oĂč jâĂ©cris Ă mon entourage pour leur dire MERCI.
Souvent, je commence par remercier ceux qui ont Ă©tĂ© prĂ©sents tout au long de la journĂ©e pour me changer mes flasques, me donner Ă manger, me prĂ©parer mon coca, me tendre une compote et revenir au ravitaillement dâaprĂšs mĂȘme quand je leur ai hurlĂ© dessus parce que câest une compote que je veux et pas une barre de cĂ©rĂ©ales ou un TUC (je te promets que je ne fais pas que hurler). Les personnes qui sont lĂ avec moi de 5h du matin Ă 19h le soir. Dans mon message, je leur dis souvent que je nâai aucun mot pour les remercier, que ce quâils font
est si important et prĂ©cieux que je ne sais pas quoi faire pour leur dire merci et souvent elles me rĂ©pondent : « câest normal », « avec grand plaisir », « je nâai rien fait de spĂ©cial ». Si, elles font en sorte que je passe la meilleure des courses, leur prĂ©sence peut changer le cours de ma course. Sachez, vous qui ĂȘtes Ă mes cĂŽtĂ©s dans ces moments-lĂ , que vous rendez les moments difficiles plus doux et les moments exceptionnels plus intenses. Votre prĂ©sence multiplie mes souvenirs. Vous me prouvez, et prouvez Ă tous, que ce sport, aussi individuel soit-il, nĂ©cessite une Ă©norme part dâhumanitĂ© et peut sâavĂ©rer encore plus beau lorsquâon y ajoute un soupçon dâesprit dâĂ©quipe. Câest pour tout cela que souvent je parle de NOTRE victoire car tout serait bien diffĂ©rent sans personne qui ne me tend mon gobelet de coca. AprĂšs, jâenvoie un petit message Ă Seb (mon coach), si lui ne lâa pas encore fait. Je lui dis toujours « merci ». Et en lui Ă©crivant ça je veux lui dire merci pour : ces plans dâentrainement (oĂč jâai pu le haĂŻr des centaines de fois), le temps quâil prend pour moi, son soutien, sa disponibilitĂ©. Et Ă chaque fois, Seb me rĂ©pond un truc du genre : « Ne me dis pas merci, je ne fais pas grand, câest toi qui sors 5 fois par semaine pour tâentrainer ».
Puis, mĂȘme sâils ont la plupart du temps Ă©tĂ© prĂ©sents la journĂ©e entiĂšre, jâappelle mes parents et je les remercie mille fois dâavoir fait de moi la personne que je suis, de mâavoir transmis la force, le mental et mon petit caractĂšre de guerriĂšre (câest pour ne pas dire caractĂšre pourri, tĂȘte de mule, bornĂ©eâŠ). à ça ma mĂšre me dit souvent : « Tu es un sacrĂ© bout de femme,
personne et encore moins moi nâaurait imaginĂ© que tu deviennes cette fille-lĂ , tu nâas pas eu besoin de nous pour le devenir, on est fier de toi et crois-moi tu peux lâĂȘtre toi aussi. » (Et si tu demandes si je pleure quand elle me dite ça, bien Ă©videmment que oui, câest dĂ©jĂ difficile de ne pas le faire en lâĂ©crivant). Bref, tu lâas compris jâĂ©cris aux personnes proches de moi qui me soutiennent dans tous les
dĂ©fis, toutes les Ă©preuves sportives ou non dâailleurs. Ceux qui sont lĂ au milieu de la forĂȘt quand tu ne les attends pas, qui trouvent les mots justes Ă chaque fois, qui tâenvoient des vocaux qui pourraient ĂȘtre des podcasts le matin dâune course, qui tâĂ©crivent les plus beaux messages pour te rappeler de quoi tu es capable (les messages qui me font pleurer), qui te suivent derriĂšre leur Ă©cran, qui annulent des soirĂ©es anniversaires ou des restaurants entre copains pour assister Ă mon arrivĂ©e. Puis, tu as aussi compris que souvent je ne sais pas quoi leur dire Ă part merci et encore merci. Mais, quelques-uns dâentre eux mâont fait rĂ©flĂ©chir en me rĂ©pondant : « ArrĂȘte de nous dire merci, câest TOI qui fais tout ça, tu ne le dois quâĂ TOI et câest presque Ă nous de te remercier de nous faire vivre ça. »
Je te le dis tout de suite, dans la suite de mon Ă©crit, il ne sâagit pas dâĂ©carter mon entourage car je tâassure que cet environnement bienveillant participe grandement Ă la rĂ©ussite de mes projets. Il ne sâagit pas non plus dâĂ©go surdimensionnĂ© mais simplement dâune rĂ©flexion : quâest-ce moi je fais, jâai fait et je continuerai Ă faire pour aboutir Ă ce que jâai voulu, je veux et je voudrais ?
Moi, jâorganise ma vie en fonction de mes plans dâentrainements. Oui, ma vie entiĂšre, tu vas me dire que je nâai pas dâenfants, pas de mari et que je suis enseignante alors jâai bien assez de temps pour tout ça. Peut-ĂȘtre, mais il sâagit dâun choix de vie. Puis, ĂȘtre enseignante ne signifie pas avoir du temps illimitĂ©, mes journĂ©es ne durent que 24 heures comme les tiennes. Le jour oĂč je dois courir 1h30 mais quâil y a rĂ©union avec des parents le midi, rĂ©union avec les collĂšgues Ă 16h et dentiste Ă 18h, bien ma pauvre Luçette va falloir se bouger le cul pour aller courir 1h avant le boulot. Puis, quand je te parle dâorganiser ma vie en fonction du trail, je te parle aussi de dire « Non dĂ©solĂ©e samedi soir je ne pourrai pas venir au barbecue, jâai une sortie longue de 6h demain » ou encore « Excuse-moi mais jeudi soir ça nâira pas, je dois aller courir 1h aprĂšs le boulot, ça fait un peu trop pour moi de sortir, jâai besoin de me reposer aussi ».
VoilĂ , tout planifier en fonction de mes entrainements ça demande en fait de faire des sacrifices, des compromis, de savoir dire non et dâĂȘtre bien au clair avec ses prioritĂ©s.
Moi, je ne loupe aucun (presque aucun) entrainement. Oui, la discipline et la rigueur. Quâil pleuve, quâil neige, quâil vente, quâil fasse -10 ou 30° et bien jây vais. Jâenfile mes baskets et tant que je nâai pas 39 de fiĂšvre, la gerbe ou une blessure grave, je sors, aucune excuse nâest valable. Il mâest arrivĂ© de ne pas vouloir y aller, dâĂȘtre pas bien, dâavoir envie de rester sous mon plaid mais ma pauvre chĂ©rie ce nâest pas comme ça que tu avanceras sur ta prochaine course. Puis, je vais te dire une chose, les sĂ©ances lĂ , celle oĂč tu nâas pas envie, oĂč tu pars en tirant la tronche, oĂč il fait trop froid, ce sont celle qui te fera le plus avancer justement.
Moi, je suis une Ă©ternelle insatisfaite. Oui, jâen veux toujours plus, ce nâest jamais assez bien, on peut toujours faire mieux. Je suis une nana bornĂ©e avec un peu de rage au fond de moi. Je peux ĂȘtre ambitieuse (parfois peut-ĂȘtre trop). Jâai envie de croire en mes rĂȘves. Je suis plutĂŽt du style Ă me dire quâil vaut mieux essayer et ne pas y arriver que regretter de ne pas lâavoir
fait du tout. Cet Ă©tat dâesprit doit mâaider dans la discipline, la rigueur et lâorganisation dont je te parlais avant. Mais cet Ă©tat dâesprit, me sert surtout Ă ne jamais baisser les bras, Ă toujours rester focalisĂ©e sur mon objectif. Dans les moments plus difficiles, cet Ă©tat dâesprit me permet de ne pas oublier dâoĂč je viens, pourquoi je fais ça et oĂč jâaimerais aller. Mes copains te diront que je suis une lionne et que jâarrive dans le sas de dĂ©part comme une guerriĂšre avec un regard de feu. Moi, je te dis que câest aussi dans ce mood que je pars mâentrainer.
Moi, je suis celle qui a commencĂ© par courir 500 mĂštres en me disant que 10km câĂ©tait monstrueux et qui aujourdâhui sâentraine des heures et des heures dans la semaine pour en courir 100 au moins une fois dans lâannĂ©e. Je suis celle qui avait peur sur une ligne de dĂ©part et qui aujourdâhui (toujours la boule au ventre et la larme Ă lâĆil) se tient fiĂšrement debout pour aller prendre un max de plaisir. Je suis celle qui se disait quâelle nây arrivera jamais et qui aujourdâhui prend tous les risques pour y arriver (je te rassure quâau fond de moi, jâai toujours peur de ne pas y arriver et encore plus quand jâai fait de nombreux sacrifices). Je suis celle qui craignait de partir courir seule et qui aujourdâhui sâen va des heures Ă ne plus finir pour gambader en forĂȘt Ă toute heure et par tous les temps (au plus grand dĂ©sespoir de ma mĂšre). Oui, jâai Ă©voluĂ© et surtout jâai appris Ă mâen sortir seule. Bien oui, mon petit chat, tu ne peux pas attendre et compter sur les autres sinon tu risques dây rester encore longtemps dans ton canapĂ© alors bouge-toi et fais-le pour toi, tu verras ça fait du bien.
Moi, jâai appris Ă dire merci Ă mon corps, Ă lâĂ©couter et Ă en prendre soin. Jâai compris que si mon cerveau fait beaucoup, câest aussi Ă mon corps que je dois Ă©normĂ©ment. Mon corps accepte de subir des sĂ©ances horribles, de pratiquer du sport Ă nâen plus finir, dâĂȘtre courbaturĂ©, de se faire mal, de courir de longues heures en donnant tout ce quâil peut alors mon corps a le droit dâĂȘtre remerciĂ©. La rĂ©cupĂ©ration, les Ă©tirements, les massages voilĂ le moyen que jâai trouvĂ© pour le remercier et pour mâexcuser de toutes les fois oĂč je lâai tant maltraitĂ©. Je suis aussi persuadĂ©e que donner du nutella Ă mon corps est un moyen de le remercier, laisse-moi y croire sâil te plaĂźt.
Plus sérieusement, il te fait réaliser des choses sublimes alors fais lui plaisir de temps en temps.
Tu me diras, câest un peu idiot et logique ce que je viens de te raconter mais câest vrai que dans ce que jâai vĂ©cu la saison derniĂšre et surtout au moment de ma victoire sur lâUltra Trail Des PaĂŻens, jâavais oubliĂ© ma place Ă moi. Ce que je veux te dire, câest que toi, tu es le centre de tes projets et aventures. Nâoublie pas que câest toi qui as osĂ©, que câest toi qui as mis des choses en place pour y arriver. Souvent, dans la dĂ©faite ou les Ă©checs, on trouve tous les moyens de sâen vouloir et on nâhĂ©site pas Ă sâauto-flageller alors dans la victoire et les rĂ©ussites nous devons aussi nous tourner vers nous-mĂȘme. Si jâai rĂ©ussi câest dâabord grĂące Ă moi et jâai le droit de me remercier, dâĂȘtre fiĂšre, de me lancer des fleurs (pas trop quand mĂȘme, juste ce quâil faut pour garder les pieds sur Terre).
Bref, tu ne dois pas avoir honte de montrer que ta propre rĂ©ussite te donne des ailes, que lâaccomplissement de tes projets te rend heureux et que surtout tout ça tu le dois, en premier lieu, Ă toi-mĂȘme.
Si tu penses que je mâaime beaucoup trop, tant pis pour toi mais moi je me dis encore fois merci et jâespĂšre que toi aussi tu apprendras Ă le faire. Et si tu as bien compris la chose, il ne sâagit pas dâĂ©goĂŻsme mais dâune certaine prise de recul sur ma pratique alors jâespĂšre pour toi que tu pourras, toi aussi, te poser des questions comme celle-lĂ .
PS : ce type de rĂ©flexion permet de sâoccuper pendant quelques heures sur une longue sortie en montagne.
Coup de cĆur n°3
Le hasard fait bien les choses
En aoĂ»t dernier, jâenvoie un petit message de fĂ©licitations Ă un copain qui a terminĂ© lâUTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc) et sa rĂ©ponse nâa pas Ă©tĂ© anodine. Il me raconte que lui est arrivĂ© quelque chose dâun peu spĂ©cial et que mĂȘme Ă Chamonix je ne peux pas lui foutre la paix.
En tant que finisher de lâUTMB, il va boire une petite biĂšre dans un bar, en plein Chamonix, pour fĂȘter ça. En tant que bon alsacien, il portait un maillot du Racing Club de Strasbourg et avait encore son bracelet UTDC (Ultra Trail des Chevaliers) du Trail Alsace Grand-Est by UTMB, bref, tout montrait quâil est alsacien. Alors, un couple sâapproche de lui pour lui demander quelle course il a fait et lui dire quâeux aussi Ă©tait prĂ©sents sur le UTDC en mai. Au fil de la
discussion, Laura lui demande alors sâil me connait car elle avait vu ma performance sur la
100km du mĂȘme trail.
Puis dans son message, il ajoute, va suivre cette fille sur instagram et va voir ce quâelle fait car elle est incroyable.
Ni une ni deux, je me connecte sur les réseaux pour chercher Laura Fleury alias « Fluxalors ».
Et quelques jours plus tard, je reçois un message de son compagnon, me fĂ©licitant pour lâenregistrement de mon podcast avec Course Ă©pique. Aujourdâhui, il arrive frĂ©quemment que nous Ă©changions avec Laura.
Vous allez vite comprendre pourquoi jâai choisi de vous parler de Laura et que nos atomes crochus ne sâarrĂȘtent pas quâĂ cette anecdote de biĂšre dans un bar chamoniard.
Si Laura est un coup de cĆur câest parce quâelle transmet de belles valeurs, elle est inspirante, elle a osĂ© se lancer et nous partageons une vision quelque peu similaire du trail.
Pour dĂ©couvrir un peu mieux son histoire, jâai Ă©coutĂ© le podcast « Laura Fleury, lâamour au cĆur du trail ! » quâelle a enregistrĂ© avec SĂ©bastien Martin dans « A cĂŽtĂ© de mes pompes ».
Alors, jâai pas du tout envie de te spoiler mais je vais essayer de te raconter son histoire et ses prouesses dans les grandes lignes tout en y laissant un peu de suspense pour que tu aies envie dâenfiler tes Ă©couteurs.
Laura pratique la course Ă pied depuis 5 ans, elle a commencĂ© par faire de la route avant de se mettre au trail. Mais ce qui est grandiose, câest quâelle a dĂ©cidĂ© dĂ©but 2022, lĂ©gĂšrement sur un coup de tĂȘte et sans y avoir spĂ©cialement rĂ©flĂ©chi (tiens, ça me rappelle un peu quelquâun) de sâinscrire Ă une course, un monument du trail. Puis, comme elle ne veut pas faire les choses Ă moitiĂ© (et câest le cas de le dire), elle choisit la plus longue des courses, autrement dit elle va faire un aller-retour puisquâelle sâinscrit sur la Lyon-SaintĂ©lyon. Au moment de cette inscription, elle ignorait toutes les heures dâentrainements quâelle allait vivre mĂȘme si elle sâen doutait lĂ©gĂšrement mais elle ignorait surtout que la nuit du 4 dĂ©cembre 2022 marquera Ă tout jamais sa vie de traileuse et de femme.
Tu entendras Laura te conter son quotidien qui jongle entre boulot et heures dâentrainements difficiles faites dans le plus grand des plaisirs. Elle te parle aussi ces prĂ©fĂ©rences
gastronomiques durant les trails, te donne des conseils pour débuter mais surtout elle te raconte cette fameuse nuit.
Laura est incroyable, je vais te dire pourquoi. Car, au bout de la nuit du 4 dĂ©cembre 2022, elle passe lâarche dâarrivĂ©e dans la Hall Tonny Garnier et qui plus est, en arrivant 1Ăšre fĂ©minine de la Lyon-SaintĂ©lyon. Je ne vais pas tâexpliquer sa course car elle le fait trĂšs bien elle-mĂȘme et il nây a quâelle dâailleurs qui peut le faire. Ces moments dâĂ©motions sont bien trop personnels et particuliers pour que je ne me permettrai pas de les retranscrire.
Mais, il y a tout de mĂȘme, une partie de ce podcast mâa touchĂ©, marquĂ© et interpelĂ© et quâil faut que je te partage ici. Sebastien Martin Ă©voque la place de la femme dans le monde de lâultra trail. Nous faisons toutes les deux comme tous en fait le mĂȘme constat, les femmes sont presque absentes dans ce monde et encore bien effacĂ©es. Rien que lâarrivĂ©e silencieuse
et ignorĂ©e de Laura dans le Hall Tonny Garnier en tĂ©moigne. Je tâassure que nous ne courrons pas pour avoir un accueil phĂ©nomĂ©nal et une holĂ Ă lâarrivĂ©e, mais quand je vois tout le tralala que lâon fait pour Alexandre Boucheix, alias « Casquette Verte », vainqueur de la mĂȘme course, je me dis que câest bien triste de ne pas avoir mis plus en avant la victoire de Laura.
Pourtant, comme elle le dit si bien, les femmes ont leur place dans les ultras trails et tout comme elle, je ne te le rĂ©pĂ©terais jamais assez mais ose, lance-toi, tu verras que câest possible pour toi aussi et mĂȘme si tu es une femme, une maman, une mamie ou je ne sais quoi encore (enfin commence dâabord par un petit trail, ne tâinscris pas Ă la Lyon-SaintĂ©lyon directement).
Finalement, lâhistoire de Laura termine par un scĂ©nario digne des plus grands films hollywoodiens alors si tu veux connaĂźtre cette happy end, il faudra que tu ailles Ă©couter le podcast car câest LE TRUC que je ne peux pas spoiler, ça gĂącherai tout !
Quelques infos qui peuvent tâintĂ©resser :
â Le pocast : « Laura Fleuy, lâamour au cĆur du trail ! » de « A cote de mes pompes » que tu peux trouver ici ou sur dâautres plateforme dâĂ©coute comme spotify. https://www.youtube.com/watch?v=bFMfQ1u7p24
â Le compte instagram de Laura
â Le compte instagram de « A cĂŽtĂ© de mes pompes »
â Un article concernant lâĂ©dition 2022 de la SaintĂ©lyon
Article / Tif Prinz
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