💚 // CHRONIQUE 7 ET COUP DE CƒUR D’UNE TRAILEUSE PASSIONNÉEđŸƒâ€â™€ïžđŸƒâ€â™€ïž

Chronique n°7
Le trail, une rencontre avec soi et une ouverture vers le monde

Je te l’ai dĂ©jĂ  dit, pour moi le trail c’est un sport individuel d’équipe. Je crois que la fois oĂč je t’ai parlĂ© de ça c’était par  rapport Ă  mon assistance, aux ravitaillements et toutes les personnes qui viennent nous voir au bord des sentiers. Mais, j’ai remarquĂ© que c’est aussi un peu collectif de l’intĂ©rieur et puis de l’extĂ©rieur ça peut presque s’apparenter Ă  une secte je crois.
Pourquoi je te dis ça ? Parce que grĂące au trail, j’ai retrouvĂ© et rencontrĂ© de chouettes personnes. Je suppose que c’est comme ça un peu dans tous les sports mais il y a quelques  rencontres qui marquent. Certaines sont durables et fortes alors que d’autres ne sont qu’éphĂ©mĂšre pourtant rien n’enlĂšve l’importance de la rencontre peut-ĂȘtre car elle a lieu dans un moment intense qu’il soit difficile ou  merveilleux.
Lorsque j’ai commencĂ© Ă  faire du sport de maniĂšre structurĂ©e, rigoureuse et en faisant
« attention » Ă  ma vie d’à cĂŽtĂ© c’est-Ă -dire Ă  mon alimentation et Ă  mon sommeil notamment,
j’ai vu quelques personnes disparaütre autour de moi. J’ai perdu des personnes de mon
entourage par leur  incomprĂ©hension, simplement parce qu’on prenait des  chemins de vie diffĂ©rents. Mais le sport, m’a aussi permis de  retrouver ou encore  d’intensifier certaines de mes relations amicales.
Il y a presque 2 ans, je suis  partie Ă  la Plagne fin juillet  pour faire la 6000D. Je vois sur instagram qu’une copine du lycĂ©e, que j’avais perdu de vue, y est Ă©galement. Je lui envoie un petit message pour savoir ce qu’elle y fait. Elle est lĂ  pour faire l’une des courses aussi. Malheureusement, j’arrive aprĂšs sa course sur place et ne peux pas la voir mais elle me  demande mon parcours et mes temps de passage  approximatifs pour venir m’encourager. En  t’écrivant  ici, je suis allĂ©e relire cette  conversation et Ă  la fin on s’est promis d’aller faire un  petit tour ensemble un jour. Depuis, on a passĂ© des vacances   ensemble, couru des centaines de kilomĂštres sur les sentiers,  grimpĂ© quelques mĂštres de  dĂ©nivelĂ©, vĂ©cu de merveilleux moments de courses, partagĂ© un beau trail en duo dans le dĂ©passement de soi (grĂące au trail de la Tour by Raid2Vous), manger beaucoup de barres NĂ€ak macchiato caramel et de   goĂ»ters (les carrots cakes ce  sont nos prĂ©fĂ©rĂ©s mĂȘme si on  ne dit pas non aux cookies). On  s’est soutenu dans des  Ă©preuves sportives mais aussi dans des moments de vies  importants et je parle par du dernier run oĂč l’on s’est perdu au milieu de la neige. Et, il  nous reste encore bien de belles aventures Ă  vivre parce qu’on se dit toujours qu’ensemble c’est plus facile.
À la fin d’une sortie longue, il y a presque toujours le mĂȘme scĂ©nario, je lui dis « Merci  d’avoir Ă©tĂ© lĂ  pour m’accompagner sans toi ça  aurait Ă©tĂ© bien long. » et elle  me rĂ©pond « Merci de m’avoir attendu et de m’avoir emmenĂ©, sans toi je n’aurai jamais fait autant. ».
– Je te le disais quand j’ai commencĂ© Ă  courir de façon plus intense, j’ai perdu des amis.
Mais une en particulier est restĂ©e et restera toujours. Une amie avec qui j’ai traversĂ© le meilleur mais aussi le pire. Celle qui est lĂ , depuis de nombreuses annĂ©es, Ă  chaque moment de ta vie. Tu sais, cette amie qui te dit de ne pas faire comme ça, que tu n’écoutes presque jamais mais qui est pourtant bien lĂ  pour ramasser les pots cassĂ©s aprĂšs. Elle comprend quand je lui dis que je dois m’entrainer, que c’est ok mais juste pour un repas et qu’il ne faut pas que je rentre trop tard. Ce petit bout de femme qui s’est aussi mise au sport, qui construit sa petite vie et dont je suis si fiĂšre. Cette amie, qui ne se montre pas tellement mais qui de loin  regarde toujours ce que tu fais et t’envoie toujours un petit signe de sa prĂ©sence. Cette fille qui a ma plus grande surprise s’est montrĂ© au bord des   sentiers en mai dernier, avec son chĂ©ri et une amie pour m’encourager alors qu’ils passaient tranquillement un  week-end en ForĂȘt Noire. « Tu sais ma Tif je ne pouvais pas louper un moment si important dans ta vie, quand j’ai vu que tu Ă©tais premiĂšre, j’ai dit Ă  LoĂŻc  qu’il fallait que l’on prenne la route pour venir te voir tout de suite. ». Je crois que le sport nous a unis encore plus fort et a fait que l’on partage quelque chose de plus ensemble. On partageait dĂ©jĂ  beaucoup, malgrĂ© nos vies diffĂ©rentes, de fortes choses nous rapprochent et le sport est venu ajouter un petit plus Ă  notre relation.
Ensuite, il y a eu toutes ces personnes avec qui j’ai Ă©changĂ© parfois juste un mot, un regard ou quelques kilomĂštres sur une course. Des personnes qui ne  font pas partie de mon   entourage mais qui ont un moment marquĂ© mon esprit,  certaines avec qui j’échange  toujours de temps en temps, d’autres qui ont totalement disparu de ma vie.
L’an dernier, sur le trail du Wurzel en avril, j’ai fait un petit morceau avec Jean-Baptiste.
On s’est soutenu, on a  beaucoup soufflĂ©, on s’est promis que c’était la derniĂšre cĂŽte (c’était faux bien sĂ»r) et Ă  la fin on s’est fĂ©licitĂ©. Aujourd’hui nous prenons rĂ©guliĂšrement de nos  nouvelles, nous Ă©changeons sur notre philosophie du trail et nous suivons les exploits sportifs de l’un et l’autre.
Un concurrent bienveillant qui lorsque je me suis arrĂȘtĂ©e sur ce trail pour un point de cĂŽtĂ©, n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  s’arrĂȘter lui aussi pour me demander si j’allais bien.
Sur l’Ultra Trail des PaĂŻens, j’ai fait la rencontre trĂšs rapide d’un petit breton, aujourd’hui encore nous  suivons nos  courses et nous nous  souvenons ensemble de ce moment au chĂąteau du Haut-Koenigsbourg lorsqu’il me dit que ce panorama est    merveilleux et que je lui rĂ©ponds que j’ai beaucoup de chance de courir ici toutes les semaines en ajoutant attention aux racines dans la descente tout en l’abandonnant dans celle-ci.

– Sur le mĂȘme trail, j’ai fait de nombreux kilomĂštres en    compagnie d’un traileur avec lequel mon seul Ă©change a Ă©tĂ© : « j’en ai marre sĂ©rieux, j’ai mal aux jambes et normalement il faut courir dans cette p***** de cĂŽte ! » et il m’a rĂ©pondu en riant «ne t’énerve pas petite, tu as couru 85 bornes si tu n’avais pas mal aux jambes je m’inquiĂšterais pour toi ». Mais le simple fait que je sache qu’il soit lĂ  quelques mĂštres devant ou derriĂšre moi, m’a  permis d’avancer sereinement en sachant que s’il n’est pas loin c’est que je vais toujours bien.
À la derniĂšre Ă©dition du trail de la Tour (n’oublie pas ce trail en duo fĂ©minin qui a lieu le 15 septembre organisĂ© par Raid2vous), dans la derniĂšre cĂŽte, une fille se retourne pour me dire : « Oh mais c’est Tiffany, bravo pour ta  performance de mai. ». C’était Alice Violini. Aujourd’hui, on se retrouve sur des lignes de dĂ©part Ă  se dire bonne course en Ă©tant  heureuse des performances rĂ©alisĂ©es par l’une et l’autre, on s’envoie des messages de soutien, on discute autour des problĂ©matiques que l’on  rencontre dans nos  entrainements, dans  notre quotidien face au trail, on essaye de partager quelques sorties.
En fait, je pourrais en raconter  pleins des moments de   partages comme ceux-lĂ . Je  n’aurai jamais terminĂ© et j’en  oublierai certainement. Mais ces instants font pour moi  partie de ce sport et du partage qu’il m’évoque. Le trail c’est pour moi de la course, des montagnes et du partage. Ici, je t’ai parlĂ© de rencontre sur les courses avec des coureurs mais j’ai aussi dĂ©jĂ  pu me souvenir,  rencontrĂ©, Ă©changĂ© avec des supporters ou des bĂ©nĂ©voles. Des petits instants prĂ©cieux qui te donnent parfois un bon coup de boost dans une course. Puis, il y a eu ces rencontres grĂące au trail, ou en partie, de ces personnes qui font aujourd’hui parties Ă  part entiĂšre de ma vie presque quotidiennement.
– Celui qui croit le plus en moi de la planĂšte trail, qui m’imagine une grande carriĂšre.
Mais surtout, un petit gars qui durant 13 heures, 16 minutes et 16 secondes le 20 mai 2023 a su trouver les mots qu’il fallait me dire pour que je vive une course  inoubliable sur mon premier 100km. J’entends encore certaines de ces remarques aujourd’hui quand je prends le dĂ©part d’une course ou quand j’arrive Ă  un ravitaillement. Il Ă©tait passĂ© la veille en disant : alors championne, je viens pendre la tempĂ©rature. PlutĂŽt que de me dire que je suis capable et qu’il faut prendre des risques, que selon les pronostics je peux faire quelque chose, il a dit : prends du plaisir, termine cette course et vas-y simplement comme tu sais le faire, il n’y a pas de  pression. Puis, le lendemain il a continuĂ© en Ă©tant prĂ©sent sur presque chaque ravitaillement mais sans jamais me mettre la pression. Tu es 1Ăšre, c’est bien mais prend ton  temps, ne te prĂ©cipite pas, ne te mets pas dans le rouge,  mange bien, bois bien, on a confiance en toi, c’est beau ce que tu fais. Bref, merci d’avoir Ă©tĂ© lĂ , d’avoir partagĂ© mes larmes d’émotions, de fiertĂ©, de fatigue Ă  l’arrivĂ©e. Merci   d’avoir contribuĂ© au fait que ce jour reste mĂ©morable et  inoubliable. Merci, d’avoir pris de ce temps pour moi sans me connaĂźtre. J’ai encore plein de choses pour lesquels je pourrai lui dire merci. Je crois que mĂȘme sans cette course on s’entendrait Ă  merveille et sans aucun doute car nous adorons partager notre passion,  dĂ©battre autour du trail, crĂ©er  des parcours, trouver des   courses Ă  faire, chercher des  dĂ©fis Ă  rĂ©aliser. Mais, ces  moments vĂ©cus donnent une belle saveur Ă  notre amitiĂ©.

Trois filles bien  particuliùres qui ont chacune une place importante dans mon cƓur :
un ange gardien, un binĂŽme et une sƓur. Je les ai rencontrĂ©es puis ensemble on a progressĂ©, on a grandi, on s’est lancĂ© des dĂ©fis, on a avancĂ© dans nos vies. C’étaient des coups de cƓur, des filles qui au-delĂ  de partager ma passion partagent aussi mes valeurs. L’une avec qui nos  ressemblances sont si grandes que l’on se demande comment il est possible de ne pas s’ĂȘtre connues avant. Du stress et de l’organisation de nos vies quotidiennes Ă  notre manque de confiance, nos  peurs, nos doutes et nos larmes concernant nos entrainements. Pourtant, des petites guerriĂšres qui ont bien du courage et se soutiennent dans bien des Ă©preuves qu’elles sont fiĂšres d’avoir traversĂ©. Une autre que je considĂšre comme un vrai binĂŽme qui regrette, je crois, parfois d’ĂȘtre ma partenaire. Elle m’a trainĂ©e sur mes  premiers top 10. On a couru ensemble dans la joie et la bonne humeur, avec quelques encouragements virulents
pour monter sur la 2Ăšme marche d’un podium en duo. On s’apprĂȘte Ă  partager une course en relais et elle accepte de faire la vraie  compĂ©tition avec moi et mĂȘme si cela signifie qu’elle se fait un peu crier dessus, on donne tout ça ne se discute pas. Bref,  quand elle le peut, elle est lĂ  et  accepte de revenir mĂȘme  quand je lui hurle dessus parce qu’elle a oubliĂ© ma compote. Et en plus elle est toujours de bons conseils. La derniĂšre est un petit ange gardien prĂ©sente depuis peu dans ma vie mais aux cĂŽtĂ©s de qui je n’ai jamais autant grandi sportivement et  personnellement.

Bien sĂ»r, que je n’ai pas parlĂ© d’un tas de personnes que j’ai rencontrĂ©es grĂące au trail et qui m’ont fait avancer sur le chemin du sport ou de la vie.
Il y a cette fille, remplie  d’émotions que j’ai rencontrĂ© lors d’une rare sortie route en groupe que j’ai pu faire. Une fille touchante qui partage  aujourd’hui sa vie avec un petit mec tout aussi touchant. Ce mec qui vient sur une course pour voir tout le monde mais qui termine par aider ta mĂšre et Flo Ă  faire tes ravitos en te hurlant dessus que tu dois courir. Puis, il y aussi toutes ces personnes avec qui je suis partie pour faire la SaintĂ©lyon et qui ont alors partagĂ© des moments bien importants de ma petite vie de traileuse. Il y a ceux qui ont partagĂ© mes
premiÚres courses, et ceux qui ont partagé mes premiers runs.
Je m’excuse d’avance car je sais qu’ici je n’ai pas parlĂ© de tout le monde, bien loin de lĂ  mais en fait, je voulais te montrer que le trail, le sport Ă  changer ma petite vie intĂ©rieure mais il m’a aussi permis de m’ouvrir Ă  un autre monde.
Enfin voilĂ , encore une preuve que le sport porte la solidaritĂ© mais il va aussi te permettre un certain Ă©panouissement. Il te permet en apprenant Ă  te  connaĂźtre, de t’ouvrir au  monde. Alors, lances-toi et n’hĂ©sites pas Ă  te joindre Ă  des groupes, Ă  Ă©changer un mot avec la personne Ă  cĂŽtĂ© de toi en course, Ă  poser une question Ă  un autre passionnĂ©.

Coup de cƓur n°7
La fille au vélo

Si je te parle de rencontre, d’ouverture au monde etc… Ce n’est pas pour rien, en fait c’est mon coup de cƓur qui m’a donnĂ© cette idĂ©e d’écrire sur les rencontres. Laisse-moi te  raconter une petite histoire.
Par un beau jour de juin, accompagnĂ©e d’Ana (c’est mon amie avec qui je dĂ©vore les  goĂ»ters et les barres caramel macchiato), nous partons pour une sortie vĂ©lo sur notre belle Route des Vins Alsaciennes en finissant par l’assaut du ChĂąteau du Haut-Koenigsbourg. À cet endroit, une pause s’impose. Je te laisse deviner, c’était l’heure du goĂ»ter. On pose nos vĂ©los, on part chercher nos petites boissons rĂ©compenses sportives (le coca pour moi, l’orangina pour elle).
Puis, on se pose sur des rochers par trĂšs loin de nos vĂ©los. PrĂšs de nous, nous avions repĂ©rĂ© un couple qui nous supposions faisait un trek Ă  vĂ©lo car ils Ă©taient chargĂ©s. Je me souviens avoir dit Ă  Ana « je suis certaine qu’elle fait du trail, elle a les mĂȘmes baskets et  chaussettes que moi ». La fille s’approche et demande Ă  Ana si elle peut prendre son vĂ©lo en photo. Non ce n’est pas bizarre (je te vois la juger derriĂšre ton Ă©cran), c’est juste que son vĂ©lo est vraiment trop beau. Ana approuve mais nous ne   pensons mĂȘme pas Ă  lui   demander ce qu’ils sont en train de faire car ils sont sur le point de repartir alors nous leur souhaitons simplement bonne route.
Jusqu’ici, tu me diras, l’histoire est plutît anodine.
Quelques jours ou semaines plus tard, le podcast de Course Épique concernant mon Ultra Trail des PaĂŻens sort et avec cela plusieurs publications qui en fait la promotion sur instagram. Je regarde un peu les  commentaires et je tombe sur l’un qui m’interpelle. Celui d’AnaĂŻs Duval qui dit que mon histoire ressemble beaucoup Ă  la sienne et qu’elle a adorĂ© Ă©couter l’épisode. Je me dis  que je vais lui rĂ©pondre mais avant ça je vais voir un peu son profil car son histoire  m’intĂ©resse et j’ai envie de la dĂ©couvrir. Et lĂ  ? Vous savez qui est AnaĂŻs Duval ? Eh oui, c’est la fille qui a pris le vĂ©lo d’Ana en photo. Une rencontre totalement hasardeuse, des chemins pourtant trĂšs  similaires, une vision commune de notre sport et nous voilĂ  des mois plus tard Ă  passer deux heures en visio comme des vieilles copines Ă  Ă©changer sur nos saisons  derniĂšres, notre relation avec le trail et tout ça et tout ça.
Tu l’auras devinĂ© aujourd’hui je vais te parler d’AnaĂŻs Duval.
AnaĂŻs aime le trail, le vĂ©lo, la montagne et la nature. Son premier plaisir c’est courir pour se sentir libre, courir pour les paysages, courir pour le bruit de la nature et le chant des oiseaux.
Elle aime courir, elle prend du plaisir Ă  courir. Pourtant, AnaĂŻs n’a pas toujours couru. Elle commence la course en 2018, se met vraiment Ă  l’athlĂ©tisme en 2019 et sĂ©rieusement Ă  la prĂ©paration de trail en 2020. Depuis, c’est un beau palmarĂšs qu’elle nous prĂ©sente : vice-
championne de Bretagne de Trail court en 2022 (oui pardon, je ne t’ai pas dit, elle est bretonne), 3Ăšme sur l’intĂ©grale des Causses (65km du Trail des Templiers) en 2022 puis en 2023 juste avant notre  rencontre elle fait une jolie premiĂšre place au trail du Val d’Argent Ă  Sainte-Marie-Aux-Mines et en fin d’annĂ©e 2023 un beau podium au Menestrail.

Mais Ă  vrai dire, trĂšs  sincĂšrement, les chronos et les classements n’ont pas Ă©tĂ© notre sujet principal. En fait, nous avons profitĂ© de cet appel pour discuter un peu Ă  cƓur ouvert et surtout avec quelqu’un qui nous comprend. En   raccrochant, je me suis presque dit que j’avais passĂ© 2 heures au tĂ©lĂ©phone avec moi-mĂȘme. Tu sais, je t’ai dĂ©jĂ  parlĂ© de la peur de ne plus jamais revivre la mĂȘme chose et bien je suis rassurĂ©e on est deux. AnaĂŻs m’a dĂ©crit ses sensations qu’elle  peut avoir sur les sentiers, ce flow que l’on ressent quand on rĂ©ussit sa course, l’impression que l’on est seule sur les   sentiers. Ces trucs que l’on vit rarement mais oĂč l’on ne pense qu’à ses muscles, son corps, les ravitos, juste courir avec un Ă©norme sourire. Ce sourire qui vient seul et qu’on ne peut enlever tant tout est  merveilleux. Des courses  presque parfaites oĂč l’on peut se sentir forte avec une  impression de libertĂ© immense. Toutes ses sensations, sur lesquelles nous n’avons pas rĂ©ussi Ă  mettre des mots mais que l’on a su s’expliquer.
Peur de ne plus revivre tout ça mais aussi une grosse pression. Une pression que l’on se met Ă  nous-mĂȘmes. Simplement, il  faut assumer la saison d’avant,  c’est diffĂ©rent une ligne de  dĂ©part maintenant. Alors, AnaĂŻs me dit que souvent trĂšs souvent et mĂȘme si c’est plus facile Ă  dire qu’à faire, elle se souvient des dĂ©buts, elle se rappelle que ce qu’elle fait c’est pour elle, elle se rĂ©pĂšte qu’elle ne doit jamais oublier que ce qu’elle aime c’est courir et juste courir.
Aussi, on a longuement Ă©changĂ© sur nos proches, la place importante qu’ils ont et cette fiertĂ© de les rendre fiers.
AnaĂŻs a pris un peu de temps pour m’expliquer qu’elle sera prĂ©sente au Trail de GuerlĂ©dan (65km) cette annĂ©e car elle a abandonnĂ© Ă  sa derniĂšre  participation. Terminer ce trail pour passer Ă  autre chose. Ce trail lui rappelle la frustration d’une belle prĂ©paration mais d’une course ratĂ©e mais aussi des souvenirs mĂ©morables grĂące Ă  sa place dans l’équipe bretonne pour le match   interceltique. En fait, elle Ă©tait inscrite sur le 65km mais elle n’a pas su faire de choix alors Ă©tant pris dans l’équipe   bretonne elle dĂ©cide aussi d’accepter de courir pour eux le 24km la veille. Comme elle fait toujours les choses Ă  fond, elle a trĂšs bien couru. Mais n’a mis aucune chance de son cĂŽté  pour bien rĂ©cupĂ©rer.
Elle se prĂ©sente alors sur la ligne de dĂ©part du 65km totalement courbaturĂ©e, Ă©puisĂ©e et vide. Elle comprend vite que c’est impossible de finir, elle pleure beaucoup mais se promet de courir au moins un marathon et abandonne alors au 42Ăšme kilomĂštre. AnaĂŻs soit certaine  que cette annĂ©e, je suivrai de  prĂšs ta course et je sais de quoi tu es capable sur ce VRAI trail breton !
Elle sera Ă©galement prĂ©sente sur le 80km du Trail des Templiers, de quoi aller affronter des « vraies  traileuses » comme on se le disait entre nous et surtout  d’aller faire une belle course sans pression pour revivre l’aventure comme au  commencement.
Puis, le petit projet que l’on adore juste pour les  boulangeries : la traversĂ©e du Jura Ă  vĂ©lo !
C’était une courte prĂ©sentation d’une grande traileuse bretonne pleine de joie de vivre, remplie de passion, prĂȘte Ă  se nourrir d’aventures, passionnĂ©e de montagne et de partage. Et puis, normalement, nous aurons la joie de nous rencontrer Ă  la Maxi Race alors on n’hĂ©sitera pas Ă  te partager nos good vibes et nos grands sourires Ă  ce moment-lĂ . Tiens, il me vient une idĂ©e, un jour  peut-ĂȘtre Ă  pied ou en vĂ©lo, on  pourrait essayer de se   retrouver au milieu de nos  lieux d’habitation.
Bon, je ne  lui en ai pas encore parlĂ© mais sĂ»rement qu’elle va adorer.

Coup de CƓur #7.1

8 mars – La journĂ©e internationale des droits des femmes

Le 8 mars, en ce jour particulier, j’étais en vacances Ă  Évian-les-Bains et la ville organisait une confĂ©rence autour de la pratique sportive fĂ©minine. Une table ronde Ă©tait organisĂ©e  concernant le sujet des cycles menstruels dans le sport. Les recherches sont  complexes et bien rares, le dĂ©bat est vaste et je ne peux pas rĂ©sumer tout ce qui s’est dit en quelques lignes.
C’est un sujet intĂ©ressant, j’espĂšre et je crois au fait que des recherches vont voir le jour autour de tout ça car la parole se libĂšre peu Ă  peu. Simplement, je souhaite te partager quelques sources Ă  ce propos et n’hĂ©site pas Ă  en parler autour de toi car tu dĂ©couvriras que tu n’es pas la seule Ă  te rendre compte de bien des choses quand tu fais le lien entre tes rĂšgles et tes entrainements.

Compte instagram : Empower her de Juliana Antero Ă 
https://www.instagram.com/fempower_sportives/
– ConfĂ©rence « Le sport au fĂ©minin : spĂ©cificitĂ©s du cycle menstruel dans
l’entrainement » : https://www.youtube.com/watch?v=CKFReRUrS0Q
Conférence « Le sport au féminin : le cycle menstruel, un atout pour la performance ? » : https://www.youtube.com/watch?v=2c1RY3E52e8

Coup de CƓur #7.2
Quand on aime, on ne compte…

D’accord, j’abuse un peu sur les coups de cƓur mais il faut  absolument que tu ailles voir ce reportage, court-mĂ©trage, film, documentaire enfin appelle le  comme tu voudras. StĂ©phanie Case, athlĂšte the North  Face et fondatrice de Free to Run, se bat pour la place de la femme dans le  monde du trail, de l’ultra et de la montagne. Mais au-delĂ  de ça, elle se bat pour que toutes les femmes du monde entier aient accĂšs au droit de faire du sport. Dans ce film, tu dĂ©couvriras en parallĂšle sa   prĂ©paration et sa participation au Tor des Glaciers 2021 et sa gestion et son engagement  auprĂšs de femmes afghanes au moment de la prise de pouvoir  des talibans. Un film plein d’engagement, de valeurs, de solidaritĂ©, de partage et de femmes tout ce qui m’a rappelĂ© pourquoi je  m’étais engagĂ© Ă  mon petit niveau auprĂšs de Raid2vous. Un film plein  d’émotions, de passion qui  donne envie de se battre,  d’arrĂȘter de se plaindre et d’avancer. N’oublions pas la chance que nous avons de pouvoir le faire alors encore une fois ose le faire, lances-toi et fais-le pour toi, pour elles, pour nous. C’était le petit mot fĂ©ministe qui est  nĂ©cessaire de temps en temps.

Film : Free to Run – The North Face à https://www.youtube.com/watch?v=94LezdhOB10

Article Tif Prinz

Â