đź’š// CHRONIQUE 9 TRAIL HERO, UNE NOUVELLE AVENTURE

Tiffany Printz avec Dynafit Ă  la course de 109km de son ancienne voisine.

Je te disais donc dans la dernière chronique que j’avais participé à une campagne de recrutement pour une marque. Cette marque c’est Dynafit.

Une nouvelle aventure

Pourquoi ? Dans ma candidature, j’ai répondu ça : « Depuis quelques temps Dynafit m’accompagne sur les sentiers, c’est donc très spontanément que je postule à ce programme. Être sponsorisée par un magasin partenaire de la marque m’a permis de tester des produits puis de conseiller et guider les personnes m’interrogeant sur mon équipement. Dynafit propose des textiles de qualité mais véhicule aussi l’aventure et le dépassement de soi. Être Dynafit TrailHero me permettrait de vivre ma passion plus intensément tout en la partageant plus largement. Partager ce que j’aime par-dessus tout : courir en montagne et me dépasser. Je m’entraine généralement une dizaines d’heures par semaine, et plus à l’approche des objectifs, Dynafit TrailHero me permettra d’échanger autour du trail avec des athlètes passionnés. Je souhaite être Dynafit TrailHero pour véhiculer des messages inspirant autour du sport mais aussi pour me sentir appartenir à une communauté portant mes valeurs. »
Dans ce petit paragraphe, j’avais réussi à résumer ma motivation. En fait, je savais, qu’intégrer ce programme me permettrait de vivre une nouvelle aventure, de vivre le trail encore différemment, de m’ouvrir à de nouvelles expériences, de partager encore autrement le trail.
Le 29 mars, je pars de chez moi assez tôt pour aller courir entre copains. On avait fait une belle sortie vers le Petit Ballon avec une petite chasse aux œufs dans la grisaille et le froid des Crêtes vosgiennes. Au retour, nous avons partagé un bel apéro de Pâques dans la joie et la bonne humeur, on y parlait tous de nos prochains objectifs, de la saison passée et celle à venir. Tout ça avait un peu duré, mais c’était une belle journée. J’étais donc rentrée assez tard. En rangeant mes affaires trempées, je reçois un mail. Généralement, j’aurai laissé mon téléphone de côté en me disant que je le regarderai plus tard. Puis comme c’est qu’un mail, j’aurais oublié de le regarder et l’aurais ouvert des jours après. Curieusement, je prends mon téléphone  et ouvre directement ma boîte mail, sur mon téléphone s’affiche alors : « Dynafit Trail Hero 2024 : bienvenue dans l’équipe ! ». Ce mail a rendu la journée encore plus belle qu’elle ne l’était déjà.
Du coup, j’allais rencontrer l’équipe et passer une journée avec eux le 20 avril à Annecy. Je suis donc partie pour Annecy, la veille au soir après l’école. J’ai embarqué avec moi, et un peu à la dernière minute, Maud, une copine de trail. Le jour même, elle me dit qu’elle n’a rien de prévu le week-end et qu’elle n’est jamais allée à Annecy. Alors, on lui trouve un blabla car pour le retour du dimanche et je lui dis de préparer son sac avec l’heure et le lieu de rendez- vous pour le départ.

Je ne vais pas te raconter tout le week-end parce qu’il était essentiellement composé de montagne, de trail, de vélo, de nourriture et de quelques bières. Ceux qui ont suivi sauront que non je n’ai pas réussi à ne pas boire d’alcool. On s’arrêtera 1 mois avant le CCC et ça ira aussi. Mais voici en détail, ma journée du samedi : Réveil du samedi un peu difficile avec la route et l’excitation, il était difficile de s’endormir tôt la veille au soir. Mais j’étais trop pressée de vivre cette  journée pour être fatiguée. On avait rendez-vous au showroom à 9h30. Je n’étais pas en retard, c’était déjà le signe que la journée allait être exceptionnelle.
Je ne vais pas faire la meuf, je vais te dire la vérité,  j’avais un petit stress en moi. Je me demandais ce que je faisais vraiment là, si j’avais bien ma place. En plus, la veille, le médecin du sport me diagnostiquait une tendinite des fibulaires. Mais, ma petite tête me dit : si tu es là, c’est pour une raison, fais-toi confiance, souris et avance.
Autant te dire, que j’avais stressé pour rien ! Bon tu le sais maintenant, c’est souvent comme ça avec moi.

Au programme de la journée :

Présentation de la marque, présentation de l’équipe, essai des tenues et du matériel, déjeuner tous ensemble, shooting dans le Mont-Veyrier.

Le soir en rentrant, Maud m’a demandé de lui raconter ma journée. Tu dois te dire que je viens de le faire et que ça ne devait pas être bien long. Mais au-delà de cette liste de choses faites, j’ai passé une journée géniale !!!
Juste avant je te disais que  j’avais peur de ne pas être à ma place ? La question ne se posait plus. J’étais là parmi des  personnes qui partagent la même passion mais surtout qui sont animées par cette passion autant que moi. Avant, je savais que je n’étais pas la seule à vouloir vivre pleinement ma  passion. Après la journée, j’en étais convaincu parce qu’en plus de la savoir, j’avais rencontré des personnes qui me le prouvaient.
Quand j’ai su que j’étais sélectionnée j’étais trop heureuse. À la fin de cette journée, je l’étais encore plus mais pas pour les mêmes raisons.
Au départ, j’ai vu l’aspect plutôt pratique de cette collaboration. Je me disais que c’était vraiment chouette de pouvoir être accompagnée par une marque qui propose des articles durables et de qualité. Une marque qui partage de belles valeurs, qui cherche sans cesse la performance et le meilleur pour ses athlètes. Une marque à l’image des sports de montagne.
Mon but ce n’était pas juste d’être équipée de la tête aux pieds, je voulais vraiment intégrer ce programme pour me lancer dans l’aventure avec Dynafit. Je n’ai pas multiplié mes candidatures aux campagnes de  recrutement, j’ai simplement postulé pour la marque dans laquelle j’ai confiance et que je porte depuis quelque temps maintenant. Enfin voilà, tu auras compris que ma première idée, c’était celle de pouvoir porter un  équipement de qualité en ayant un soutien matériel.
Après cette journée, j’étais toujours heureuse d’avoir ce soutien matériel, je ne vais pas te mentir et encore plus quand j’ai vu les tenues folles qu’on a reçues. Je te dis ça en toute objectivité, crois-moi !!! Mais j’étais aussi heureuse d’avoir rencontré des gens enthousiastes à l’idée de partager leur passion, d’échanger autour de nos expériences. En fait, le meilleur moment c’était d’aller courir tous ensemble, de découvrir nos différents horizons, d’échanger sur nos futurs projets. En rentrant chez moi, j’étais contente de savoir que j’avais réellement intégré une équipe. Un petit groupe de personnes qui ont envie de créer du dynamisme, de faire vivre l’équipe, de bouger, de découvrir. Dans la dernière chronique je te disais qu’il y a presque un an  maintenant, j’avais été heureuse de savoir que je pouvais intégrer la team Run Aventure, que c’était chouette de savoir que j’étais soutenue dans mes projets. Bien, à la fin de cette journée, j’ai ressenti la même chose : celle d’être comprise dans ma passion, de pouvoir démarrer une nouvelle aventure qui s’annonce pleine de projets et de beaux moments autour du trail et de la montagne. Tu sais, je crois que la montagne et le trail ça me donne le sourire, ça me permet de respirer et de vivre. En rentrant, j’avais compris que les personnes, que j’ai rencontrées, aimaient autant la montagne que moi. Alors, j’ai hâte de vivre ce futur, de te raconter mes prochaines aventures et de découvrir. Je crois que je me suis peut-être beaucoup répétée, mais c’est assez difficile de  t’exprimer ce que je ressens. Et je crois que je t’écris ça presque à chaque  chronique.

Des bruits de couloirs

Il y a quelques années, dans mon ancien immeuble, je rentrai d’une sortie trail quand dans le couloir j’entends Caro dire : « Oh bien encore des traileurs dans cet immeuble ! ». Je me retourne et lui demande pourquoi elle dit ça puis nous discutons sans voir l’heure passée de notre passion commune. Et ça se passera comme cela à  chaque fois que l’on se croisera sur le palier. Puis un jour, nous avons décidé de passer des soirées ensemble. Nous passions ses soirées à nous raconter nos courses, nos entrainements, nos  vacances sportives, nos objectifs et tout ça et tout ça.
Puis fin 2022, dans le  couloir nous nous sommes dit : et voilà, ça y est, on est inscrite à l’UTDP, le format 100K du Trail Alsace Grand Est by UTMB. On se demandait bien ce qu’on avait fait comme connerie et comment on allait bien pouvoir s’en sortir.
Alors, on n’est pas là pour parler de ma course mais si je te parle de ça aujourd’hui c’est parce que j’ai envie de mettre en lumière  l’entrainement et la course de Caro. Caro est une femme qui pourrait être ma mère (je te dis ça parce que je ne veux pas donner son âge mais ça te donne vaguement une idée), elle a 2 filles d’environ mon âge du coup et elle est assistante maternelle à domicile. Elle a aussi un mari qui court, et il court même souvent ensemble. Elle fait partie d’une asso qui s’appelle sport évasion et elle y est très investie. Caro c’est aussi une femme très forte avec un sacré caractère, un très grand cœur mais aussi un grand manque de confiance en elle. Sa plus grande crainte : ne pas passer les barrières horaires. Encore un petit détail important à connaître, ce trail c’était son premier 100km et elle voulait le faire avec son mari, c’était ensemble ou rien.
La prépa a été parsemée de quelques obstacles et a souvent remis en cause la présence de Caro et Fred (son mari) sur la ligne de départ le 20 mai 2023. En fait,  Fred a eu quelques blessures et soucis de santé alors la course à pied et le trail c’était secondaire. Puis, il y a des choses à gérer à la maison, des inquiétudes quant aux enfants. Quand je croisais Caro, souvent elle me disait : « Tu sais, je n’ai plus ton âge, le trail pour moi ce n’est pas comme pour toi. On verra, mais ça me stresse oui, il faudrait que l’on commence à courir quand même pour être prêts. »
Finalement, un peu tard à leur goût mais dans les temps tout de même, tout est rentré dans l’ordre. Ils ont pu commencer à courir ensemble, apprécier les gros week-ends de préparations et se crée plein de beaux souvenirs (parfois un peu douloureux et dans la souffrance) pour tenir le jour de la course et se sentir prêts.
Nous voilà le 20 mai 2023, alors je me souviens du mien comme si c’était hier et je te raconte l’histoire de Caro sans lui en avoir encore parlé donc je vais essayer de ne pas mélanger nos deux histoires et de ne pas m’emballer dans mes émotions mais tenter de retranscrire le plus justement possible ce qu’elle a vécu. C’est avec l’envie d’en découdre et impatiente que Caro se rend ce matin sur la ligne de départ. Dans mes souvenirs, je l’ai croisé ou alors je l’ai croisé la veille ou peut-être quelques jours avant mais je me souviens bien qu’elle m’avait répété plusieurs fois sa stratégie de course : « De toute façon, moi je marche dans toutes les montées, même la première à l’église d’Orschwiller, sinon je n’arriverai jamais au bout. » Je lui répétais qu’on allait y arriver, qu’on était forte et qu’on en avait assez dans la tête. On s’était dit que les seules choses qui pourraient nous arrêter c’était une douleur extrême, un problème de santé ou les barrières horaires. Je savais que ni elle (eux) ni moi ne serions confronter aux barrières horaires. On était prête et on le savait.
Notre préparation a été bien différente, elle me  comparait à une sportive de haut niveau qui prenait le départ dans la recherche de performance et moi je l’admirais de savoir être mère, femme et sur le point de devenir ultra-traileuse. En fait, je me disais que moi aussi à son âge, le jour où je serai maman, femme, toujours et encore prof… Bref, tu vois la charge mentale dont je te parle, je n’ai pas besoin de la décrire et d’en faire un roman. Donc je me disais que moi aussi le jour où j’aurai tout ça dans ma vie, j’espère arriver à encore être ultra-traileuse, à encore pouvoir m’entraîner, à encore être une passionnée.
Pour Caro, la course se déroule plutôt bien et ils suivent leur petit  bonhomme de chemin avec Fred. Une fois la première barrière horaire passée, c’était le soulagement et elle savait que maintenant elle pouvait aller au bout. Bien sûr que tout n’est pas beau et rose, il y a des moments difficiles, on parle de courir 109km. Mais au fil de la course les douleurs de Fred se réveillent et il va falloir prendre une décision. Caro le voit souffrir, Fred a vraiment mal. Ils n’avancent plus vraiment et la course devient de plus en plus difficile. C’est alors avec beaucoup de difficulté et un sentiment d’abandon que Caro décide de faire sa course seule à partir du 35ème km. Caro se trouve dans une situation particulière, la forme, le plaisir mais en même temps ce sentiment de déception vient quelque part en elle. Elle veut le terminer mais ne voulait pas terminer sans Fred. Alors, elle se dira très simplement qu’elle ira au bout pour elle, pour lui et pour eux deux. Fred prendra de lui-même la décision de s’arrêter plus tard dans la course, je n’ai pas besoin d’en faire des tonnes, tu t’imagines bien que ce n’est pas facile de dire stop sur une course que tu prépares pendant des jours et dont tu attends avec impatience les émotions de la ligne d’arrivée. Caro se retrouve quant à elle dans une situation particulière. C’est après une bataille (elle m’a dit que ce n’était pas une bataille mais une course plaisir, moi je te dis Caro que 21h de course c’est une bataille, une lutte pour ton corps, une preuve d’un fort mental et un  accomplissement pour ta confiance en toi) de 21 heures 5 minutes et 8 secondes que Caroline passe la ligne d’arrivée et retrouve à sa plus grande surprise son mari qui l’attend avec  beaucoup de fierté.
Si je te retranscris cette histoire, c’est parce qu’elle véhicule les plus belles valeurs du trail à mes yeux. Je retrouve ici du partage, de l’empathie, de  dépassement de soi, du respect, de la confiance. J’en oublie plein mais cette histoire est belle. Elle n’est pas belle parce qu’ils s’aiment, elle n’est pas belle parce qu’elle a terminé, elle n’est pas belle parce qu’il l’attend à la fin. Elle est belle parce qu’elle est allée au bout malgré les  difficultés, les doutes, le manque de confiance. Elle est belle parce qu’on retrouve deux personnes qui dans l’effort savent faire la part des choses pour mettre en avant l’effort de l’autre. En fait, cette histoire elle est belle car elle est à l’image du trail, c’est-à-dire remplie de hauts et de bas à surmonter et à affronter pour rejoindre une belle ligne d’arrivée.
Je remercie Caro qui m’aurait laissé la chance de vous partager cette histoire. L’histoire d’une femme comme beaucoup d’entre vous qui a osé, qui s’est lancée et qui n’en ai ressorti que plus forte. Alors elle comme moi, nous espérons que ces  quelques lignes t’auront donné des idées.

Article de Tiffany Prinz